Assimi Goïta, le Président de la transition malien, a salué ce mardi, un partenariat gagnant-gagnant avec la République Fédérale de la Russie.
Le Mali est plongé dans la tourmente depuis 2012. La propagation djihadiste, d’abord confinée dans le nord du pays, s’est étendue dans le centre puis le sud du pays, ainsi qu’aux Burkina Faso et Niger voisins.
Si l’accord entre la Russie et le Mali se concrétise, cela signifierait une expansion majeure des intérêts militaires de la Russie en Afrique et un revers stratégique pour l’Occident. Le déploiement d’entrepreneurs militaires russes marquerait une rupture profonde avec la France et l’Occident.
Face à la colère croissante du public contre la France, le choix de la Russie a été facile. Le Mali et la Russie ont maintenu des liens étroits ces dernières années, notamment depuis 1994 lorsqu’ils ont signé un accord de coopération de défense qui a été révisé en 2019.
Cette intervention témoigne du retour de la Russie au Mali et plus généralement en Afrique. Elle s’inscrit dans une logique beaucoup plus ancienne et plus globale d’affirmation de sa puissance hors de ses frontières au détriment des acteurs traditionnels.
Cet épisode doit nous interroger sur le rôle qu’entend jouer la Russie au Mali
Le 25 juin, la Russie et le Mali ont conclu un accord de coopération militaire, qu’ont signé leurs ministres de la Défense respectifs, Sergueï Choigou et Ibrahim Dahirou Dembélé, en marge du forum Armée 2019, près de Moscou.
Dans la lutte contre les terrorismes, la Russie dans un communiqué diffusé par ministère des affaires étrangères, affirme qu’elle continuera de fournir aux autorités légitimes du Mali une assistance multidimensionnelle.
« Nous continuerons à fournir aux autorités légitimes du Mali une assistance multidimensionnelle dans la lutte contre les terroristes de toutes sortes, qui entravent depuis longtemps la vie normale dans ce pays africain, avec lequel la Russie entretient des relations traditionnellement amicales« , a indiqué le ministère.
L’implication de la Russie aujourd’hui au Mali semble s’inscrire dans une stratégie de réactivation d’un lien historique existant avec ces pays, que la dislocation de l’URSS avait fait disparaître.
À la faveur du deuxième coup d’État malien, organisé par Assimi Goïta en mai 2021, la Russie a su s’implanter plus profondément au Mali. Cette intervention indirecte semble lui offrir avant tout des gains économiques mais interroge sur ses conséquences militaires et sécuritaires dans une région où les problématiques sont multiples.
Les Chefs des diplomaties russe et malienne ont réaffirmé, leur volonté de poursuivre le partenariat militaire entre les deux pays. Un rapprochement qu’ils légitiment par un risque terroriste renforcé.
« Chaque fois que le Mali a été dans des situations difficiles depuis notre indépendance, la Russie a toujours été avec nous », a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, lors de négociations à Moscou. « Nous sommes dans une situation difficile et nous nous tournons encore vers cet ami pour qu’il puisse nous aider à en sortir », a-t-il poursuivi, précisant que « jusqu’à 80 % » des équipements militaires de son pays sont d’origine russe.
Le Mali a réceptionné de nouveaux équipements militaires livrés par son partenaire russe. Dans son allocution, le ministre de la Défense malien Sadio Camara, a vanté le « partenariat gagnant-gagnant avec la fédération de Russie » au cours d’une cérémonie officielle en présence de diplomates russes et du colonel Assimi Goïta, le Président de transition malien.
Vladimir Poutine s’est entretenu mardi 04 octobre par téléphone avec le chef de la junte malienne Assimi Goïta, affirmant qu’il souhaitait distribuer au Mali des engrais russes bloqués à cause des sanctions occidentales depuis l’offensive en Ukraine.
Le Président russe a également invité Assimi Goïta à participer au prochain sommet Russie-Afrique, qui doit se tenir l’été 2023 à Saint-Pétersbourg.
Ibrahima T.