Ethiopie : le gouvernement se dit prêt pour les pourparlers, le contrôle de Tigré toujours gardé  

Le gouvernement éthiopien a répété lundi être disposé à des pourparlers de paix, tout en disant vouloir prendre le contrôle du Tigré. Les autorités fédérales ont indiqué dans un communiqué que « le gouvernement se dit contraint de prendre des mesures défensives pour protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays face aux attaques répétées des autorités rebelles du Tigré, en collusion active avec des puissances étrangères hostiles. »

Le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, avait appelé dimanche à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, se disant gravement inquiet des informations sur l’intensification des combats au Tigré.

L’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment ont fait part de leurs inquiétudes ce weekend, notamment au sujet des bombardements sur la ville de Shire, à environ 40 km au sud de la frontière éthiopienne avec l’Érythrée. Un membre de l’International Rescue Committee a succombé à des blessures reçues vendredi lors d’un bombardement, selon des sources humanitaires. Un de ses collègues a été blessé.

En acceptant cette pause dans les combats, les rebelles du front de libération du peuple du tigré ont notamment appelé la communauté internationale à contraindre l’armée érythréenne à se retirer du Tigré et à faire pression sur le gouvernement éthiopien pour qu’il vienne à la table des négociations.

Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed et les autorités tigréennes avaient accepté une invitation de l’UA à discuter, mais les négociations qui devaient commencer le week-end dernier en Afrique du Sud n’ont pas eu lieu.

La Commission internationale d’enquête de l’ONU sur les violations des droits humains commises depuis le début du conflit au Tigré a des motifs raisonnables de penser que, dans plusieurs cas, les violations des droits fondamentaux correspondent à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

« Nous avons des motifs raisonnables de croire que le refus et l’obstruction généralisés de l’accès aux services de base, à la nourriture, aux soins de santé et à l’aide humanitaire constituent des crimes contre l’humanité de persécution et d’actes inhumains », a dit la Présidente de la Commission Kaari Betty Murungi. Il y avait également des motifs raisonnables de croire que le gouvernement fédéral commet le crime de guerre consistant à utiliser la famine comme méthode de guerre.

 

 

Ousmane J.

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