Le Prof Robert Dussey, le ministre togolais des affaires étrangères, s’est exprimé le vendredi dernier devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Dans l’entame, le chef de la diplomate togolaise a indiqué que « l’Afrique ne veut plus s’aligner sur les grandes puissances quelles qu’elles soient ».
Le diplomate togolais se dit navré que le continent africain n’a aucun impact sur l’ordre mondial actuel, alors qu’il subit dramatiquement les conséquences des perturbations de la société internationale.
« Elle ne revêt un intérêt aux yeux de certaines puissances que lorsqu’elles se retrouvent en difficulté. Il faut se préoccuper de la place que l’Afrique occupe sur la scène du monde. Aujourd’hui, l’Afrique n’occupe pas la place qu’elle devrait tenir sur la scène internationale », a-t-il déploré.
Le ministre togolais, appelle à une reforme du conseil de sécurité de l’organisation des Nations Unies en faveur de l’Afrique. Il s’agira selon lui d’accorder deux places de membres permanents du Conseil au continent africain qui doit désormais occuper sa place sur la scène du monde.
« Malgré ce consensus général des quasi 54 Etats membres, les réticences de certains membres du P5 à voir l’Afrique occupée cette place ne font aucun doute. La voix de l’Afrique ne semble malheureusement pas être entendue, car certains ne veulent tout simplement pas que l’Afrique soit un continent fort », a affirmé M. Dussey.
Prof Dussey dénonce la volonté des grandes puissances visant à réduire l’Afrique à une entité purement instrumentale au service de leurs causes. Selon lui, ces puissances s’efforcent le plus souvent à amener les africains à adhérer à leur narratif. Situation qui pousse, les africains à soutenir un camp contre un autre.
Le diplomate togolais martèle que si certaines puissances veulent continuer de travailler avec les africains, elles doivent changer de logiciel.
« Aujourd’hui l’Afrique veut être elle -même, elle est « Africanophone » si vous le permettez. L’Afrique actuelle n’est plus celle des années 1945, encore moins des années 1960. Nous avons aujourd’hui en Afrique une multitude de nouveaux partenaires qui font partie intégrante de la nouvelle géopolitique internationale bien loin des deux blocs antagonistes qui ont structuré le monde d’après-guerre du XXe siècle. Le monde s’est décentré pour devenir multipolaire », a-t-il ajouté précisant que « l’Afrique ne peut et ne veut plus être les wagons d’une seule et même locomotive ».
Le ministre togolais des affaires étrangères, le Prof Robert Dussey, pour finir affirme : « la voix de l’Afrique compte et doit compter si l’on veut avoir l’Afrique comme partenaire sur les grands sujets internationaux ».
Géraud A.