Tchad : La présidence décrète la chasse aux « fake news » et affiche son soutien aux forces armées

Face à une recrudescence de publications jugées hostiles, la présidence tchadienne a annoncé, lundi soir, le lancement de poursuites judiciaires contre les auteurs de fausses informations circulant sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué rendu publique, la Direction générale de la communication de la présidence a dénoncé une campagne de désinformation qu’elle attribue à des « officines étrangères » cherchant, selon elle, à déstabiliser les institutions du pays.

Le texte affirme que, depuis plusieurs semaines, des contenus mensongers ciblent systématiquement les institutions de la République ainsi que des personnalités civiles et militaires. Parmi les rumeurs visées figurent celles évoquant de prétendues tensions au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS), un thème récurrent dans un contexte régional marqué par une instabilité sécuritaire.

Les enquêtes préliminaires menées par les services de l’État évoquent des manœuvres relevant d’une « guerre psychologique », destinées à saper l’unité nationale, la cohésion sociale et la stabilité de l’État. Cette rhétorique place délibérément la lutte contre la désinformation dans le champ de la sécurité nationale, justifiant une réponse pénale ferme.

Le président Mahamat Idriss Déby Itno, chef suprême des armées, a profité de cette annonce pour réaffirmer son soutien « entier et inconditionnel » aux FDS et à leurs états-majors. Il a salué leur professionnalisme et leur engagement au service de la nation, dans un message clair de consolidation du front interne face à ce qu’il présente comme des attaques informationnelles venues de l’extérieur.

Les autorités ont simultanément lancé un appel au civisme numérique, invitant les citoyens à la vigilance et à la responsabilité. Il leur est demandé de ne pas relayer d’informations non vérifiées et de se fier exclusivement aux canaux officiels pour toute actualité concernant l’État, l’armée ou la sécurité nationale.

Sur instruction directe du chef de l’État, le Premier ministre a été chargé de prendre « toutes les mesures nécessaires » pour identifier et poursuivre en justice toute personne impliquée dans la production ou la diffusion de ces campagnes de désinformation. Cette décision marque un durcissement notable de la posture des autorités face à la circulation d’informations non contrôlées, dans un pays où l’espace médiatique et numérique reste étroitement surveillé.

Cette annonce intervient dans un climat politique sensible, où la gestion de l’information et la loyauté des forces armées constituent des enjeux de premier ordre pour un pouvoir en phase de consolidation après une transition mouvementée.

Amen K.

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