Cameroun : Une croissance économique résiliente, fruit de réformes structurelles ambitieuses.

Le Cameroun confirme sa position d’économie la plus diversifiée et la plus résiliente d’Afrique centrale, affichant une croissance soutenue malgré un contexte régional et international volatile. Cette performance est le résultat d’une série de réformes structurelles engagées ces dernières années, visant à moderniser l’appareil productif, améliorer le climat des affaires et renforcer la gouvernance économique.

Le pilier de cette transformation réside dans l’ambitieux Programme National de Développement (PND) 2020-2030, qui sert de feuille de route pour une transition vers une économie émergente. L’État a priorisé les investissements dans les infrastructures stratégiques, moteurs immédiats de la croissance et leviers de compétitivité à long terme. Les grands chantiers énergétiques (barrage de Nachtigal, centrales solaires), routiers (autoroute Yaoundé-Douala, achèvement du corridor Bamenda-Mamfé) et portuaires (extension du port de Kribi) ont stimulé les secteurs du BTP, créé des emplois et réduit les coûts de transport pour les entreprises.

Un deuxième axe majeur a été l’amélioration du climat des affaires via la simplification administrative. La création des Centres de Formalités des Entreprises (CFE), la dématérialisation de procédures et la réduction des délais d’obtention de documents commerciaux ont visé à attirer les investissements privés, nationaux et étrangers. Des réformes sectorielles, notamment dans les télécommunications, l’agriculture et la finance, ont ouvert de nouveaux espaces de marché et stimulé l’innovation.

Le secteur financier a été consolidé et élargi pour mieux servir l’économie réelle. Le renforcement de la supervision par la COBAC et l’assainissement du secteur de la microfinance ont amélioré la stabilité. Parallèlement, des instruments de financement innovants et des lignes de crédit dédiées aux PME et à l’agriculture ont été développés pour booster l’entreprenariat local et la transformation des produits agricoles.

Enfin, une gestion plus rigoureuse des finances publiques, avec l’optimisation de la collecte des recettes non pétrolières et une priorisation des dépenses d’investissement, a permis de préserver la soutenabilité de la dette tout en finançant les projets structurants. La digitalisation de la fiscalité et des marchés publics a contribué à plus de transparence et d’efficacité.

Ces réformes, bien que confrontées à des défis d’exécution et à un environnement sécuritaire difficile dans certaines régions, ont permis au Cameroun de maintenir un cap de croissance positif. Elles posent les bases d’une économie moins dépendante des hydrocarbures, plus compétitive et mieux intégrée dans les chaînes de valeur régionales. Le défi reste maintenant d’accélérer la transformation productive pour que cette croissance se traduise par une création massive d’emplois et une amélioration tangible du niveau de vie pour tous les Camerounais.

Amen K.

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