Le Togo célèbre une reconnaissance culturelle majeure : le rituel de « la prise de la pierre sacrée », connu sous le nom d’Ekpésosso, a été officiellement inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette décision a été adoptée jeudi 11 décembre à New Delhi, lors de la 20ᵉ session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Ce rituel constitue une cérémonie centrale du nouvel an en pays guin, dans le sud du Togo, marquant symboliquement le passage dans la nouvelle année, Epé Ekpé. Son inscription couronne un processus de près de deux ans, piloté par la direction du patrimoine culturel togolaise. Le dossier, soumis en février 2024, a été rigoureusement évalué avant cette consécration finale.
La délégation togolaise, menée par le directeur de cabinet du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Kpayé Bakayota, a exprimé sa fierté face à cet aboutissement. Cette inscription place Ekpésosso aux côtés d’autres éléments culturels togolais déjà reconnus par l’UNESCO, tels que le genre oral « Gèlèdè » et la « Maïeutique », issus de candidatures multinationales. Il s’agit ainsi du troisième élément du pays à intégrer cette liste prestigieuse.
Pour les communautés guin, gardiennes séculaires de cette tradition, cette décision revêt une importance profonde. Elle élève une pratique jusque-là préservée à l’échelle locale au statut de « bien culturel commun à l’humanité ». Cette reconnaissance internationale offre un cadre renforcé pour la sauvegarde, la transmission et la promotion de ce rituel face aux risques de dilution ou d’oubli.
Au-delà de la préservation, le ministère de la Culture y voit une opportunité stratégique. Cette visibilité mondiale ouvre la voie à de nouveaux partenariats pour la recherche, la documentation et la valorisation de ce patrimoine. Elle est également susceptible de générer des retombées positives pour le tourisme culturel, en attirant l’attention internationale sur la richesse des traditions togolaises.
L’inscription d’Ekpésosso consolide ainsi la politique nationale de préservation du patrimoine vivant. Elle valide le travail des communautés, des praticiens et des autorités culturelles. Avec l’appui de l’UNESCO et de ses mécanismes de coopération, le Togo s’engage désormais à protéger et à promouvoir ce rituel, garantissant qu’il continue d’être une source d’identité, de cohésion sociale et de fierté pour les générations présentes et futures. Cette réussite culturelle renforce la place du Togo sur la carte mondiale du patrimoine immatériel de l’humanité.
Amen K.