Burkina Faso : La Cour des comptes, un rempart indispensable pour la transparence financière

Dans un contexte où la saine gestion des deniers publics est plus que jamais cruciale pour le développement et la souveraineté des nations, la Cour des Comptes du Burkina Faso incarne un pilier essentiel de la redevabilité et de la transparence. La remise récente de son Rapport public annuel 2024 au Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, est l’occasion de saluer le travail rigoureux et salutaire de cette institution suprême de contrôle des finances publiques.

Le cœur du métier de la Cour des Comptes est de dire le droit financier, sans concession et sans complaisance. Comme l’a précisé son Premier président, M. Latin Poda, le rapport de cette année dresse un état des lieux minutieux des « fautes de gestion », ces irrégularités qui entachent la gestion des fonds publics. En documentant avec précision les structures concernées, la nature des irrégularités et le profil des agents présumés responsables, la Cour accomplit bien plus qu’un simple audit comptable. Elle dresse une cartographie des faiblesses et des dérives du système, offrant ainsi une photographie fidèle et indispensable de la réalité administrative et financière du pays.

Cette transparence radicale est un acte de courage et de patriotisme. En publiant un rapport public, la Cour des Comptes ne se contente pas d’informer le Chef de l’État ; elle éclaire l’ensemble des citoyens et des acteurs de la société civile. Cette démarche est fondamentale pour construire une confiance entre l’État et la population. Elle brise l’opacité qui, trop souvent, sert de terreau à la mauvaise gestion, à la corruption et au détournement des ressources destinées au bien commun. En nommant les dysfonctionnements, la Cour des Comptes offre les clés pour les corriger.

L’importance de ce travail est encore accentuée par l’exhaustivité du contrôle exercé. En effectuant, comme le souligne l’institution, « le tour des opérations de l’État, des collectivités territoriales, des sociétés d’État et des organismes de sécurité sociale », la Cour des Comptes jette un filet large. Elle garantit qu’aucun secteur utilisant l’argent public n’échappe à son regard expert. Cette universalité du contrôle est une condition sine qua non pour assurer une équité et une intégrité sur l’ensemble du territoire national et dans toutes les branches de l’administration.

Enfin, l’appel du Président Traoré à un suivi rigoureux des recommandations est capital. Le travail de la Cour ne saurait se limiter à un constat ; il doit déboucher sur une action corrective tangible. La valeur ultime de ces rapports annuels réside dans leur capacité à impulser des réformes structurelles, à corriger les procédures défaillantes et à sanctionner, le cas échéant, les gestionnaires négligents ou mal intentionnés.

La Cour des Comptes du Burkina Faso mérite des éloges pour son inlassable quête de vérité financière. Son rapport public annuel est bien plus qu’un document technique ; c’est un instrument de gouvernance, un outil de progrès et un garde-fou démocratique. Dans la lutte pour l’efficacité de l’action publique et la moralisation de la vie nationale, la Cour des Comptes se révèle être une alliée incontournable du peuple burkinabè et de son gouvernement.

Amen K.

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