Cameroun :  Quand l’État serre les rangs contre les velléités de déstabilisation.

La période post-électorale au Cameroun est souvent délicate. Récemment, l’ancien candidat Issa Tchiroma a lancé un appel public à la désobéissance civile, une initiative qualifiée de subversive par les autorités. En réponse, le gouvernement a déployé une stratégie multidimensionnelle, alliant des actions concrètes sur le terrain à une communication bien rodée pour préserver l’ordre républicain et la paix sociale.

La première réaction des pouvoirs publics a été ferme. Par le biais d’un communiqué du gouvernement, l’appel à la désobéissance civile a été clairement condamné, étant décrit comme une attaque frontale contre la Constitution et les institutions de la République. Les forces de l’ordre ont reçu pour instruction de veiller au strict respect de la loi, avec pour mandat de prévenir tout rassemblement illégal et de réprimer toute tentative de trouble à l’ordre public. Cette fermeté vise à envoyer un message sans équivoque : l’incitation au chaos ne sera pas tolérée.

Cependant, la réponse ne s’est pas limitée à la seule autorité. Conscient que les appels à la révolte prospèrent souvent sur un terrain miné par le doute et la désinformation, le gouvernement a simultanément lancé une vaste campagne de communication explicative. Des membres du gouvernement, des préfets et des cadres du parti au pouvoir sont descendus sur le terrain pour rencontrer les populations. Leur objectif : expliquer les enjeux réels derrière ces appels.

Lors de meetings et d’émissions radiophoniques, la stratégie a été de démontrer comment la désobéissance civile, dans ce contexte, mènerait inévitablement à l’insécurité, à la paralysie économique et finalement, à la souffrance des populations ordinaires. Les communicateurs gouvernementaux ont insisté sur l’importance de la stabilité comme prérequis indispensable au développement et à l’attraction des investissements. Ils ont présenté l’action de l’État en matière d’infrastructures, d’éducation et de santé, en soulignant que le progrès est incompatible avec le désordre.

Cette approche, combinant une fermeté institutionnelle et une pédagogie active, semble porter ses fruits. En expliquant patiemment les conséquences néfastes d’un tel mouvement, le gouvernement cherche à couper l’herbe sous le pied de l’opposant en privant son appel du terreau populaire dont il aurait besoin. Il s’agit d’une bataille pour la confiance des citoyens, où la transparence sur les risques de la subversion est érigée en rempart contre la manipulation. En misant sur la raison et l’intérêt supérieur de la nation, Yaoundé espère désamorcer la crise et maintenir le cap de la stabilité.

Amen K.

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