Au Cameroun, la Commission nationale de recensement général des votes a rendu publics, ce mercredi, les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 12 octobre dernier. Selon les chiffres compilés à partir des procès-verbaux transmis par les 58 commissions départementales, le président sortant Paul Biya arrive en tête du scrutin avec 53,66 % des suffrages exprimés, devant son principal challenger Issa Tchiroma Bakary, qui recueille 35,19 %.
Ces résultats, publiés par la Commission composée de 33 membres, confirment la domination du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au terme d’un scrutin à un seul tour. Le candidat Cabral Libii arrive en troisième position avec 3,41 %, suivi de Bello Bouba Maïgari, crédité de 2,45 % des voix.
Le Conseil constitutionnel, seule institution habilitée à proclamer les résultats définitifs, a convoqué une session spéciale ce mercredi 22 octobre pour examiner les recours contentieux déposés par certains candidats. Ce processus s’inscrit dans la logique de transparence et de respect des procédures électorales, telle que le prévoit la loi camerounaise.
Toutefois, dans une déclaration publiée mardi sur sa page Facebook, Issa Tchiroma Bakary a affirmé avoir remporté l’élection avec près de 54,8 % des voix contre 31,3 % pour Paul Biya, s’appuyant sur une compilation interne qu’il dit provenir de 18 départements représentant 80 % de l’électorat national. Cette proclamation unilatérale a suscité de vives réactions dans le paysage politique et parmi les observateurs.
Dans ce contexte, plusieurs voix appellent à la retenue et au respect des institutions républicaines. Les élections sont un moment fort de démocratie, mais leur crédibilité repose sur l’acceptation des résultats issus des urnes. En tant qu’homme politique d’expérience, Issa Tchiroma Bakary est invité à privilégier la voie légale, à faire confiance aux mécanismes de recours prévus par la Constitution, et à respecter le verdict des électeurs camerounais.
Le Président Paul Biya, âgé de 92 ans, semble une nouvelle fois confirmé à la tête du pays, fort du soutien de son parti et d’une majorité de citoyens. Le Cameroun, fidèle à son attachement à la paix et à la stabilité, attend désormais la proclamation officielle du Conseil constitutionnel pour tourner la page électorale dans un esprit d’unité nationale et de respect démocratique.
Amen K.
