Burkina Faso : Le projet « zéro zone blanche » pour connecter 750 localités d’ici 2026

Le Burkina Faso franchit une nouvelle étape dans sa quête d’inclusion numérique. La ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Dr Aminata Zerbo, a procédé, mardi 30 septembre 2025 à Ouahigouya, au lancement officiel du projet de couverture de 750 zones blanches. Cette initiative, inscrite dans le cadre du « Chantier zéro zone blanche », ambitionne de réduire la fracture numérique et d’améliorer la couverture téléphonique et Internet sur l’ensemble du territoire.

L’objectif est clair : offrir d’ici 2026 aux populations de 750 localités jusque-là dépourvues de tout service de communication électronique, l’accès à la téléphonie, aux SMS, à l’Internet et à la monnaie électronique. « Il s’agit d’une démarche d’inclusion qui ne doit laisser à l’écart aucune communauté, quelles que soient les contraintes géographiques ou socio-économiques », a insisté la ministre.

L’atelier de lancement a rassemblé gouverneurs, autorités coutumières et religieuses, représentants de l’ARCEP, opérateurs de télécommunications, partenaires techniques et financiers, ainsi que les cadres du ministère. Tous ont été associés pour examiner les modalités de mise en œuvre et le rôle déterminant des acteurs locaux dans la facilitation du déploiement, notamment pour l’acquisition des terrains, l’obtention des autorisations et la sensibilisation des populations.

Mme Zerbo a rappelé que trois obstacles freinent l’expansion des infrastructures : l’insécurité dans certaines zones, la lourdeur administrative liée aux procédures foncières et la résistance de certaines communautés à l’installation des équipements. Ces contraintes expliquent que près de 2 000 villages administratifs soient encore privés de toute couverture téléphonique malgré la présence de trois opérateurs (ONATEL, Orange Burkina Faso et Telecel Faso). Depuis 2020, l’État a tout de même subventionné la mise en service de 223 sites, mais les besoins demeurent importants.

Pour accélérer le processus, une enveloppe d’environ 37,5 milliards F CFA sera mobilisée par le gouvernement, tandis que les opérateurs devront assumer le reste des investissements. Le mécanisme retenu repose sur des appels à concurrence, avec une exigence de rapidité et d’efficacité. « Nous attendons de vous une exécution rigoureuse et une célérité exemplaire dans le déploiement des infrastructures », a martelé la ministre aux opérateurs.

Au-delà de l’aspect technologique, Aminata Zerbo voit dans ce projet un véritable projet de société. La réduction de la fracture numérique, explique-t-elle, renforcera la résilience des populations, garantira l’égalité d’accès au savoir, soutiendra les opportunités économiques et contribuera au développement local, même dans les zones les plus reculées.

Le gouverneur de la région du Yatenga, Thomas Yampa, a salué cette démarche et réaffirmé l’engagement des autorités locales à accompagner le gouvernement pour l’atteinte de l’objectif ultime : un Burkina Faso sans zone blanche d’ici fin 2027.

Amen K.

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