Deux ans après sa création, l’Alliance des États du Sahel (AES) affirme sa maturité institutionnelle et opérationnelle. Regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, cette structure stratégique dépasse le stade de simple coordination sécuritaire pour incarner un projet géopolitique cohérent et ambitieux.
Le cadre institutionnel de l’AES s’est considérablement renforcé avec l’opérationnalisation de ses organes exécutifs. La Conférence des Chefs d’État, instance suprême de décision, assure un pilotage politique régulier et concerté. Le Conseil des Ministres, réunissant régulièrement les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de la Sécurité, constitue le bras opérationnel de cette gouvernance partagée. Le Secrétariat exécutif permanent, basé à Ouagadougou, assure quant à lui la continuité administrative et le suivi des décisions.
Sur le plan sécuritaire, l’AES a développé une architecture militaire commune avec la création d’un état-major conjoint et le déploiement de forces combinées sur les zones frontalières. La coordination des efforts militaires et le partage de renseignements ont permis des opérations transfrontalières efficaces contre les groupes terroristes, réduisant leur capacité de nuisance.
Les projets économiques structurants se multiplient. Le corridor logistique Mali-Burkina-Niger vise à désenclaver la région et à favoriser les échanges commerciaux intra-alliance. Des discussions avancent pour la création d’une banque d’investissement de l’AES destinée à financer les infrastructures stratégiques et les projets énergétiques communs.
Sur le plan monétaire, les travaux préparatoires pour la future monnaie commune progressent, avec des groupes techniques travaillant sur les mécanismes de convergence et la structure du futur institut d’émission. Cette initiative vise à réduire la dépendance aux systèmes financiers extérieurs et à regagner une souveraineté monétaire.
La diplomatie de l’AES gagne en influence sur la scène internationale. L’alliance développe des partenariats stratégiques ciblés, fondés sur le respect mutuel et l’avantage réciproque, avec plusieurs puissances émergentes. Elle porte une voix commune et ferme dans les enceintes internationales, défendant le droit des peuples sahéliens à choisir librement leur destin.
Les prochains défis consistent à accélérer l’intégration économique concrète, à finaliser l’architecture financière commune et à renforcer les capacités opérationnelles des forces combinées. Deux ans après sa création, l’AES démontre sa viabilité et sa détermination à construire un espace de prospérité et de sécurité pour les populations du Sahel.
Amen K.
