Depuis son élection en décembre 2021 à la tête de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), Samuel Eto’o continue de marquer son empreinte. Le 16 novembre dernier, l’Assemblée générale de l’organisation a procédé à une révision des statuts, augmentant le nombre maximum de mandats de deux à trois. Si cette modification est validée, Eto’o pourrait potentiellement rester en poste jusqu’en 2033, à condition d’être réélu en 2025 et 2029.
Cette perspective suscite des débats au sein du football camerounais. Abdouraman Hamadou Babba, président de l’Étoile Filante de Garoua et critique notoire des récentes directions de la FECAFOOT, a souligné que cette modification n’est pas encore définitive. Selon lui, l’entrée en vigueur de ce changement est conditionnée par une validation du ministère des Sports et de l’Éducation physique, conformément à l’article 7 de la loi n° 2018/014 du 11 juillet 2018 relative aux activités physiques et sportives au Cameroun.
« Le ministère des Sports doit vérifier la conformité des statuts modifiés avec les lois et règlements en vigueur avant leur application », a rappelé Abdouraman Hamadou Babba. Il a également précisé que, sans cette validation, ce sont les statuts adoptés en octobre 2023 qui demeurent en vigueur.
La balle est donc dans le camp du ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, qui devra statuer sur la conformité de cette réforme. Bien que le ministre et Eto’o se soient réconciliés en septembre dernier après des tensions autour de la nomination de l’entraîneur Marc Brys, il est incertain que cette prolongation de mandat reçoive un accueil favorable.
Si cette mesure est validée, elle pourrait prolonger la gouvernance d’Eto’o, mais au prix de critiques potentielles sur l’impact de telles révisions statutaires sur la transparence et la gouvernance du football camerounais. Pour l’heure, cette question reste suspendue à une décision gouvernementale, laissant planer le doute sur l’avenir politique du légendaire buteur à la FECAFOOT.
Amen K.