Le gouvernement de la transition malien a annoncé vendredi 12 août via un communiqué avoir réglé l’intégralité des impayés de sa dette.
En début juillet, les dirigeants des pays membres de la cédéao ont levé les sanctions contre la mali, après que les autorités militaires ont dévoilé un plan pour gouverner pendant cinq ans.
Le pays ouest-africain n’a pu pendant les six mois qu’ont duré ces sanctions, entre janvier et juillet, « régler le service de la dette« , a indiqué le ministère de l’Economie et des Finances dans un communiqué.
Le ministre de l’économie et des finances, Alousséni Sanou , a noté que « le Mali a l’honneur d’informer les investisseurs et les partenaires techniques et financiers que l’intégralité des impayés de la dette du Mali a été réglée ».
« En effet, dès la levée des sanctions, le Trésor Public a procédé à l’apurement des impayés sur la dette extérieure pour environ 85,5 milliards de FCFA (132 millions de dollars), la dette de marché émise par syndication pour un montant de 66 milliards FCFA (102 millions de dollars), une partie de la dette de marché émise par adjudication pour un montant de 65 milliards (101 millions de dollars) », a-t-il expliqué.
Suite aux payements annoncés parles autorités maliennes, beaucoup de questions se posent notamment sur : comment ce payement a-t-il été possible ?
Le docteur Ange Ponou, économiste, explique que les Etats, face à leurs déficits budgétaires structurels vont de temps en temps sur les marchés « pour lever la dette pour financer leur déficit budgétaire ». Une opération que Bamako n’a pas pu faire durant la première moitié de 2022, mais à la faveur de la levée des sanctions, « le Mali est revenu sur le marché financier régional pour essayer d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses créanciers. »
Des engagements que le pays ne pouvait pas honorer car il « n’avait plus accès à ses fonds logés à la BCEAO, poursuit Ange Ponou. Donc pour le faire, le Mali a préféré lever un montant sur le marché financier régional. L’opération s’est soldée par un succès. Initialement le Mali demandait 270 milliards, le marché lui a proposé 277 milliards de francs CFA. Ce qui pour le pays peut paraître inédit. C’est une grosse enveloppe. Le Mali a utilisé cette enveloppe pour éponger l’ensemble de ses arriérés d’intérêts et de capital. Le principal de la dette. »