L’élimination de la Tunisie en phase de poules de la Coupe Arabe 2025, après un match nul controversé entre la Palestine et la Syrie (0-0), a déclenché une vive polémique et un sentiment d’injustice dans le camp des Aigles de Carthage. Alors que la Tunisie battait largement le Qatar (3-0) lors de la dernière journée, le scénario de l’autre rencontre du groupe a profité aux deux autres équipes, qualifiées sans prendre de risques.
Le match Syrie-Palestine, joué en parallèle, a en effet été marqué par une inertie frappante en fin de rencontre. Dès la 88e minute, les joueurs ont semblé se satisfaire du score de parité, multipliant les passes dans leur propre camp sans chercher à attaquer, sous les encouragements visibles du capitaine syrien Omar Khribin. Ce comportement, combiné à de nombreuses coupures de jeu et pertes de temps, a immédiatement été perçu comme un arrangement tacte pour garantir la qualification des deux formations aux dépens des Tunisiens.
Cette situation rappelle des précédents tristement célèbres dans le football international, comme le « match de la honte » de Gijón en 1982 entre l’Allemagne et l’Autriche, qui avait éliminé l’Algérie, ou le match nul « arrangé » entre le Danemark et la Suède à l’Euro 2004 pour écarter l’Italie. En studio, l’analyste tunisien Ammar Al-Jamal a dénoncé avec véhémence cette injustice : « Nous observons qu’à partir de la 88e minute, les deux équipes font de la passe à dix […] Le silence face à l’injustice est une forme de complicité. »
Face à la controverse, le sélectionneur tunisien Sami Trabelsi a adopté un discours plus nuancé, pointant du doigt les propres manquements de son équipe : « Nous n’avons pas su concrétiser nos occasions contre la Syrie ni contre la Palestine. Notre destin ne dépendait plus de nous face au Qatar. » Un constat lucide, mais qui n’apaise pas la colère d’une nation privée de quarts de finale dans des conditions moralement discutables.
Alors que la Palestine et la Syrie célèbrent une qualification historique, légitime sur le papier, mais entachée par les circonstances de son obtention, la Tunisie quitte la compétition l’amertume au cœur. Cette élimination controversée jette une ombre sur la compétition et relance le débat récurrent sur l’éthique sportive dans les tournois où un résultat peut convenir simultanément à deux équipes. À deux semaines de la Coupe d’Afrique des Nations, les Aigles de Carthage devront vite tourner la page.