À peine réélu pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o a frappé un grand coup. Lundi, la Fecafoot a annoncé le limogeage du sélectionneur national, Marc Brys, à seulement 20 jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc.
Cette décision radicale, intervenue après l’élimination des Lions Indomptables en barrages de la Coupe du monde 2026, met en lumière l’âpre conflit de pouvoir qui oppose la Fecafoot au ministère des Sports. Le technicien belge avait été nommé en avril 2024 contre l’avis d’Eto’o, le ministère détenant la tutelle et le financement de l’équipe nationale. La réélection sans opposition du président samedi lui a offert l’occasion de reprendre la main.
Dans une réaction véhémente accordée au média belge Sporza, Marc Brys n’a pas mâché ses mots. Il a d’abord ironiquement félicité Eto’o pour sa réélection sans candidat rival, avant de dénoncer un « coup d’éclat illégal et ridicule ». Il accuse le patron du football camerounais d’avoir purement et simplement supprimé tous les postes liés au ministère au sein de l’encadrement technique pour les pourvoir avec ses propres hommes. « Licencier tout le monde sans raison valable me semble parfaitement illégal. […] Juste avant un tournoi important, il nomme des gens qui ne sont pas préparés. Cela ne se produit nulle part ailleurs dans le monde », a-t-il pesté.
Son successeur est déjà connu : il s’agit de l’entraîneur local David Pagou, que Samuel Eto’o avait déjà imposé au staff de Brys plus tôt dans l’année, cristallisant leurs tensions. Bien que conscient qu’un bras de fer juridique avec le ministère pourrait encore le réintégrer, Brys a semblé, dans une seconde déclaration à la VTM, acter son départ avec résignation. « L’objectif de Samuel Eto’o a toujours été de me chasser. Dès la première minute, il m’a insulté et j’ai réagi. J’en ai eu assez, il y a trop de négativisme pour faire du bon travail », a-t-il conclu.
Ce limogeage à haut risque plonge la préparation camerounaise pour la CAN dans une profonde incertitude. Alors que les Lions Indomptables entament dans quelques jours leur stage de préparation, c’est désormais dans un climat de crise institutionnelle aiguë et avec un staff technique contesté qu’ils aborderont le tournoi continental, suscitant l’inquiétude des supporters et des observateurs quant à leurs performances.
