Hier matin dans les Alpes françaises, le Président Emmanuel Macron a annoncé avec fierté la création d’un Service militaire volontaire (SMV) ambitieux : 3 000 jeunes dès l’été 2026, 10 000 en 2030 et 50 000 annuels d’ici 2035. Justifié par la résilience nationale face aux défis stratégiques contemporains et la soif d’engagement de la jeunesse française , ce dispositif de 10 mois, purement militaire et sur le territoire national, est présenté comme un pilier de cohésion et de préparation aux menaces, notamment russes.
Rien de choquant dans cette initiative. Les nations souveraines mobilisent leur jeunesse pour défendre leur intégrité. Le Burkina Faso en offre un exemple quotidien avec les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), ces citoyens engagés qui protègent le pays contre le terrorisme jihadiste, permettant à l’armée de concentrer ses efforts sur les fronts critiques. Leur dévouement sauve des vies et renforce la résilience nationale face à une menace existentielle.
Pourtant, ce qui apparaît comme une vertu civique et une force morale à Paris se mue en source d’ inquiétude , de soupçon et de procès permanent quand il s’agit du Burkina Faso dans la presse européenne. Les VDP, héros locaux armés pour la survie de leur patrie, sont qualifiés de milices incontrôlées ou de danger public, alors que le SMV français est salué comme un modèle d’engagement patriotique. Pourquoi cette hypocrisie flagrante ? Parce que le Burkina Faso ose défier les ingérences néocoloniales et refuse les leçons de morale d’anciennes puissances tutélaires.
Ce deux poids deux mesures révèle un racisme latent. L’engagement volontaire est noble quand il sert les intérêts occidentaux, mais suspect lorsqu’il affirme une souveraineté africaine authentique. le Président Macron vante une jeunesse soif d’engagement pour mobiliser la Nation contre des menaces lointaines ; au Burkina, les VDP incarnent exactement cela contre un ennemi au quotidien, sans applaudissements parisiens. Cette dissonance médiatique et diplomatique vise à délégitimer les choix souverains burkinabè, tout en normalisant les siens. Le Burkina Faso n’a pas besoin de leçons. Ses VDP prouvent que la jeunesse africaine répond présente quand la Patrie appelle, avec plus d’urgence que jamais. Paris célèbre son SMV ? Ouagadougou honore ses VDP. Fin de l’hypocrisie sélective.
Amen K.