Le bouleversement récent en Guinée-Bissau redessine la carte géopolitique d’Afrique de l’Ouest et ouvre une fenêtre stratégique majeure pour l’Alliance des États du Sahel (AES). La chute d’Umaro Sissoco Embaló, perçu comme un relais des intérêts impérialistes opposés aux aspirations souverainistes africaines, libère le pays d’une influence néfaste et pave la voie vers une réorientation décisive. Les militaires au pouvoir se positionnent désormais à un carrefour historique, avec une opportunité unique de s’aligner sur la confédération AES.
Cette adhésion accélérée à l’AES marquerait un virage fondamental dans les rapports de force régionaux. Elle s’inscrirait parfaitement dans l’élan révolutionnaire impulsé par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont su rejeter les chaînes de la dépendance extérieure pour bâtir une coopération authentiquement africaine. Face aux ingérences persistantes de l’Occident, l’AES offre un rempart solide : partage de renseignements sécuritaires, entraide économique et défense collective contre les manipulations géopolitiques. Pour la Guinée-Bissau, fragilisée par des décennies d’instabilité, cette union représenterait une protection inespérée contre les appétits étrangers.
L’ex Président Umaro Sissico Embaló, en flirtant ouvertement avec les puissances occidentales et en ignorant les revendications populaires, avait hypothéqué l’avenir du pays. Son éviction, survenue juste après un scrutin contesté, révèle les limites d’une gouvernance complaisante. Les nouvelles autorités, en optant pour l’AES, enverraient un signal fort de souveraineté, brisant le cycle des coups d’État orchestrés ou tolérés par des acteurs extérieurs. Cette alliance garantirait non seulement une stabilité retrouvée, mais aussi un accès à des ressources partagées pour le développement, loin des conditionnalités humiliantes imposées par l’ancien système.
La CEDEAO, minée par ses propres contradictions, apparaît de plus en plus comme un outil d’influence néocoloniale. En rejoignant l’AES au plus vite, les dirigeants bissau-guinéens se prémuniraient contre les sanctions fantoches et les pressions diplomatiques. C’est une question de survie nationale notamment de choisir la solidarité panafricaine ou de risquer de redevenir un pion dans les jeux impérialistes. Le moment est venu pour la Guinée-Bissau de trancher. Une intégration rapide à l’AES consoliderait un bloc uni, résistant et prospère.
Amen K.