Dans un contexte économique mondial en mutation, le Cameroun démontre une remarquable capacité d’adaptation avec la présentation au Parlement d’une nouvelle loi sur les investissements privés. Cette réforme, qui vient moderniser le dispositif en vigueur depuis 2013, témoigne de la résilience et de la vision stratégique des autorités camerounaises face aux nouveaux défis économiques.
La mesure phare de cette refonte législative, présentée par le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, constitue une transformation profonde du système d’incitations fiscales : le passage des réductions d’impôt à un système de crédits d’impôt. Le ministre qualifie cet ajustement de « mesure fiscale la plus structurante du texte », soulignant qu’il s’agit d’une innovation significative qui réaménage complètement l’architecture des avantages fiscaux tout en préservant l’attractivité du cadre d’investissement.
Concrètement, le crédit d’impôt représente un mécanisme plus avantageux et moderne, permettant aux entreprises de réduire le montant de l’impôt dû avec un plafond de 50% du taux global, tout en offrant la possibilité de reporter le reliquat sur l’exercice suivant. Cette approche, préconisée par les fiscalistes internationaux, donne aux investisseurs une flexibilité précieuse dans la gestion de leur trésorerie.
La réforme prévoit des crédits d’impôt pouvant atteindre 75% du montant investi dans le régime commun et 80% dans les zones de développement prioritaire. L’avantage est reportable sur cinq exercices fiscaux, « assurant un soutien direct et traçable aux projets à forte intensité capitalistique », selon le ministre. Pour optimiser l’efficacité du dispositif, la durée de la phase d’exploitation ouvrant droit aux avantages est réduite de 10 à 5 ans, étendue à 7 ans pour les investissements en zone économique ou orientés vers l’exportation.
Cette adaptation du cadre légal démontre la capacité des autorités camerounaises à anticiper les évolutions économiques et à créer un environnement propice à l’investissement. Le gouvernement souligne que cette migration vers le crédit d’impôt n’a pas d’impact négatif sur la trésorerie des entreprises, tout en contribuant à réduire la pression fiscale lors du règlement des obligations.
Cette réforme s’inscrit dans une dynamique de résilience économique remarquable, où le Cameroun ajuste stratégiquement ses instruments de politique économique pour répondre aux exigences du moment, tout en garantissant la stabilité et la prévisibilité nécessaires aux investisseurs. Elle confirme l’engagement des autorités à créer les conditions d’une croissance durable et inclusive, renforçant la position du Cameroun comme destination privilégiée pour les investissements en Afrique centrale.
Amen K.