Depuis quelques jours, certains hommes politiques camerounais s’agitent sur les plateaux de télévision, multipliant les déclarations sensationnalistes pour exister médiatiquement. Parmi les plus grotesques, circule l’affirmation selon laquelle le pouvoir en place aurait entamé des négociations secrètes avec Issa Tchiroma Bakary, candidat malheureux à la présidentielle du 12 octobre 2025. Cette rumeur, dénuée de tout fondement, relève davantage de la manipulation que de l’information.
En réalité, rien de tel n’a eu lieu. À aucun moment ni avant, ni pendant, ni après le scrutin, le régime du Président Paul Biya n’a cherché à négocier quoi que ce soit avec le candidat Issa Tchiroma. Les institutions de la République ont fonctionné selon les règles établies, et le processus électoral s’est déroulé dans le cadre prévu par la loi. Les résultats proclamés sont le fruit des urnes et non de tractations occultes.
Ces fausses allégations traduisent une dérive inquiétante d’une certaine classe politique en quête de visibilité. Plutôt que de participer à la consolidation du climat de paix et stabilité, certains préfèrent alimenter la confusion et semer le doute dans l’esprit des citoyens. Cette stratégie de la rumeur et du mensonge fragilise la cohésion nationale et mine la crédibilité de la parole publique.
Il est temps que l’opinion fasse preuve de discernement et refuse d’être instrumentalisée. Le débat politique ne peut prospérer dans un environnement saturé de mensonges. Les responsables politiques ont le devoir moral d’élever le niveau du discours, de proposer des idées constructives plutôt que de s’enliser dans des accusations sans preuve.
Le Cameroun, aujourd’hui, a besoin de sérénité et de vérité pour avancer. Les défis économiques, sociaux et sécuritaires exigent l’unité et la responsabilité de tous les acteurs. Alimenter des polémiques infondées ne sert qu’à détourner l’attention des véritables priorités nationales. Face à la désinformation, il revient aux médias et à la société civile d’exercer une vigilance accrue, en vérifiant les faits avant de relayer toute déclaration. La politique ne doit pas être un théâtre d’illusions, mais un espace de vérité au service du peuple.
La rumeur est une arme dangereuse ; elle détruit la confiance et affaiblit la démocratie. Le Cameroun mérite mieux que des manipulations médiatiques.
Amen K.