Burkina Faso : L’assurance maladie universelle, un levier de protection pour les travailleurs du secteur informel

Au Burkina Faso, le secteur informel représente une part essentielle de l’économie nationale. Il contribue à plus de 40 % du produit intérieur brut (PIB) et concentre environ 90 % des emplois. Pourtant, derrière cette vitalité économique se cache une grande vulnérabilité : la majorité des travailleurs de ce secteur n’ont pas accès à une protection sociale adéquate, notamment en matière de santé. C’est dans ce contexte que le Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) apparaît comme une solution prometteuse pour renforcer la résilience sociale et économique de ces millions de travailleurs.

L’assurance maladie universelle vise à garantir à chaque résident, quel que soit son statut professionnel, un accès équitable à des soins de qualité sans risque de précarisation financière. Pour les acteurs du secteur informel commerçants, artisans, transporteurs, restauratrices ou vendeuses de marché, cette couverture représente un véritable filet de sécurité. En cas de maladie, d’accident ou d’hospitalisation, elle permet de bénéficier de soins sans avoir à puiser dans leurs faibles revenus ou à s’endetter.

L’un des principaux avantages du RAMU réside dans la mutualisation des risques. Les cotisations, adaptées aux capacités contributives des travailleurs informels, permettent de financer solidairement les soins de santé de tous les membres. Ce mécanisme favorise l’inclusion sociale et limite les inégalités d’accès aux services de santé, souvent accentuées entre les travailleurs du secteur formel et ceux du secteur informel.

Au-delà de la santé, l’assurance maladie universelle constitue également un facteur de stabilité économique. En réduisant les dépenses imprévues liées à la maladie, elle renforce la productivité des acteurs informels, souvent soutiens de famille et moteurs de l’économie locale. Une meilleure santé signifie une main-d’œuvre plus dynamique, capable de contribuer durablement à la croissance nationale.

Le gouvernement burkinabè, à travers la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU), s’est engagé à étendre progressivement cette couverture à tous les citoyens. Les efforts déjà entrepris traduisent une volonté politique celle de  faire du droit à la santé une réalité pour tous. Si ce pari est tenu, l’assurance maladie universelle pourrait devenir un outil puissant de lutte contre la pauvreté, de réduction des inégalités et de promotion du travail décent.

Amen K.

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