Burkina Faso : Traçabilité des fonds, l’État muscle sa lutte contre le financement des groupes terroristes.

Dans un contexte régional marqué par l’insécurité croissante et la lutte contre le terrorisme, les autorités burkinabè viennent de franchir un pas décisif en adoptant un projet de décret imposant à toutes les Organisations non gouvernementales (ONG) et associations agréées d’ouvrir et de domicilier leurs comptes de disponibilités exclusivement auprès de la Banque des dépôts du Trésor (BDT). Cette mesure, à saluer, marque une volonté claire de l’État de renforcer la transparence financière et d’assainir les circuits de financement dans un pays en proie aux défis sécuritaires.

Cette nouvelle réglementation vise d’abord à assurer la traçabilité des fonds reçus et utilisés par les ONG et associations. Dans un environnement où certains groupes terroristes réussissent à infiltrer des circuits d’aide ou à bénéficier indirectement de financements, cette mesure permettra à l’État de suivre avec plus de rigueur l’origine et la destination des flux financiers transitant par ces structures.

En outre, elle contribue à la prévention du blanchiment de capitaux, des détournements de fonds, ou encore du financement d’activités illicites ou contraires à l’ordre public. Il s’agit là d’un outil stratégique de gouvernance financière, qui permet non seulement de sécuriser les mouvements de fonds, mais aussi de renforcer la souveraineté de l’État sur l’espace économique et social.

Cette réforme est également un signal fort envoyé aux Partenaires techniques et financiers (PTF), souvent préoccupés par la bonne gestion des ressources mises à disposition des ONG. En garantissant une meilleure visibilité sur l’utilisation des fonds, le Burkina Faso renforce la confiance avec ses partenaires et s’aligne sur les standards internationaux en matière de gouvernance et de transparence.

Certes, certaines voix pourraient évoquer une contrainte administrative ou un risque d’ingérence, mais il convient de rappeler que la sécurité nationale prime. Dans le contexte actuel, chaque mesure de contrôle renforcée constitue une arme contre le terrorisme et ses multiples ramifications.

Cette décision des autorités burkinabè mérite d’être saluée. Elle montre que la lutte contre le terrorisme passe aussi par une vigilance accrue sur les circuits financiers. En assurant un meilleur encadrement des flux, le Burkina Faso se donne les moyens d’endiguer les financements occultes et de protéger son intégrité territoriale.

Amen K.

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