Le mardi 14 octobre pourrait marquer le début du « jour d’après » au Proche-Orient. La libération des derniers otages israéliens encore en vie, couplée à celle de centaines de détenus palestiniens, s’est accompagnée d’un cessez-le-feu fragile dans la bande de Gaza. Une lueur d’espoir pour les dirigeants réunis à Charm el-Cheikh, en Égypte, où se dessine la deuxième phase du plan Trump.
Le président américain, fidèle à son style, a longuement célébré ce qu’il considère comme un succès historique : « Ensemble, nous avons réussi ce que tout le monde disait impossible. Enfin, nous avons la paix au Moyen-Orient », a-t-il lancé, se félicitant d’avoir, selon lui, écarté la menace d’une Troisième Guerre mondiale.
Mais derrière les discours triomphalistes, la réalité s’annonce plus complexe. La mise en œuvre du « jour d’après » repose sur trois priorités : l’aide humanitaire, la gouvernance future de Gaza, et la stabilisation sécuritaire du territoire.
Un Conseil palestinien apolitique devrait être mis en place pour administrer la bande de Gaza, selon des sources diplomatiques. Mais avant toute gouvernance, les États-Unis insistent sur la nécessité du désarmement du Hamas et la sécurisation des zones civiles.
Présent à Charm el-Cheikh, le président français Emmanuel Macron a plaidé pour un cadre légal international, appuyé par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies : « Il y a une unanimité pour vouloir une résolution qui ancre les choses et permette à plusieurs forces internationales de se déployer en soutien », a-t-il déclaré à la presse après ses entretiens avec Donald Trump et le secrétaire d’État Rubio.
Le sommet a réuni une large majorité de pays favorables à une solution de paix à deux États, fondement historique des négociations israélo-palestiniennes. Mais dans l’avion du retour, le président américain a écarté la question : « Je ne parle pas d’un seul État ou de deux États. Nous parlons de la reconstruction de Gaza. » Une réponse évasive qui laisse planer le doute sur la durabilité d’une paix que beaucoup jugent encore fragile.
Amen K.