Le Burkina Faso vient de franchir une étape importante dans sa quête de solutions énergétiques durables avec l’installation officielle de l’Agence burkinabè de l’Énergie atomique (ABEA). La mise en place de cette institution traduit la volonté des autorités de doter le pays d’un cadre stratégique et opérationnel pour exploiter les potentialités offertes par les technologies nucléaires, dans un contexte marqué par de fortes attentes sociales et économiques.
L’énergie demeure l’un des défis majeurs au Burkina Faso. Les besoins croissants en électricité contrastent avec une production nationale encore limitée, entraînant des délestages fréquents, des coûts élevés et une dépendance accrue vis-à-vis des importations. Les populations, particulièrement dans les zones rurales, continuent de subir un déficit d’accès à une énergie fiable et abordable, freinant ainsi le développement local et la compétitivité des entreprises. Dans ce contexte, l’option nucléaire apparaît comme une alternative stratégique pour diversifier le mix énergétique et renforcer la souveraineté nationale.
La création de l’ABEA suscite donc de nombreux espoirs. Les citoyens voient dans ce projet la possibilité de réduire les carences énergétiques qui affectent la vie quotidienne notamment amélioration de l’éclairage public, sécurisation des activités industrielles, réduction des coûts de production et renforcement des services sociaux de base tels que la santé et l’éducation. L’énergie nucléaire pourrait également contribuer à l’irrigation agricole, à la conservation des denrées alimentaires et au développement de la recherche scientifique, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités économiques.
Toutefois, les attentes dépassent la simple disponibilité d’électricité. Les populations espèrent que cette initiative sera conduite dans une logique d’inclusion et de transparence, afin de garantir la sécurité, la protection de l’environnement et l’appropriation sociale du projet. Le recours au nucléaire soulève en effet des interrogations sur la gestion des déchets, les normes de sûreté et la capacité nationale à maîtriser cette technologie sensible.
Pour répondre à ces préoccupations, l’ABEA prévoit la mise en place d’un cadre de concertation technique et scientifique destiné à mobiliser les compétences locales et à recueillir les contributions des experts burkinabè. Cette approche participative vise à assurer une meilleure appropriation du projet par la société et à renforcer la confiance autour de l’utilisation pacifique et sécurisée du nucléaire.
Le lancement de l’Agence constitue ainsi un signal fort, celui d’un pays résolument tourné vers l’avenir, décidé à réduire ses vulnérabilités énergétiques et à offrir à sa population les conditions d’un développement durable.
Amen K.