Clôturés le 12 septembre 2025 à Ouagadougou, les États généraux de la décentralisation ont marqué une étape décisive dans le processus de refondation de la gouvernance locale. Pendant trois jours, du 10 au 12 septembre, 181 acteurs venus de divers horizons ont pris part à ces assises, organisées autour de quatre axes stratégiques : la décentralisation et la déconcentration avec transfert des compétences, la gouvernance locale et le développement endogène, la fonction publique territoriale et enfin le financement de la décentralisation.
Les échanges ont permis d’examiner de manière approfondie l’état des lieux du système mis en place depuis plusieurs années et de dégager de fortes recommandations pour renforcer son efficacité. Parmi les pistes retenues, figure la nécessité de consolider les services techniques déconcentrés afin d’améliorer l’offre de proximité au bénéfice des citoyens. L’appui du génie militaire pour la réalisation d’infrastructures en zones à risques a également été évoqué comme solution pratique aux défis d’accessibilité et de sécurité.
La question foncière a occupé une place centrale dans les discussions. Les participants ont insisté sur l’importance de sécuriser les investissements et de garantir une gestion transparente du foncier au profit des collectivités territoriales. Une meilleure répartition de la fiscalité entre l’État et les collectivités a été proposée afin de doter ces dernières de moyens financiers stables et adaptés à leurs ambitions de développement.
Les débats ont également mis en lumière le rôle des Forces de Défense et de Sécurité dans la consolidation du cadre institutionnel local. L’approfondissement de la réflexion autour des attributions de la commission sécurité et défense civile devrait permettre une meilleure articulation entre autorités locales et structures de sécurité, condition essentielle pour bâtir des collectivités stables et résilientes.
Au terme des travaux, les participants ont souligné que la décentralisation ne doit plus être perçue comme une simple organisation territoriale, mais comme un véritable levier de reconstruction, de résilience et de cohésion sociale. Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et sociaux, les collectivités territoriales sont appelées à devenir des pôles d’innovation et de solidarité, capables de porter le développement local et de renforcer l’unité nationale.
Ces États généraux se présentent ainsi comme un tournant majeur, en dotant le pays d’orientations fortes et consensuelles. Leur mise en œuvre rapide devrait ouvrir la voie à des réformes ambitieuses, capables de transformer la gouvernance locale en un moteur durable de souveraineté et de progrès partagé.
Amen K.