Le Burkina Faso, à travers son programme rizicole, nourrit de grandes ambitions pour renforcer la sécurité alimentaire et améliorer les conditions de vie des producteurs. La récente visite du Premier ministre, Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, sur une plaine rizicole illustre bien la volonté du gouvernement de faire du riz un levier stratégique de développement agricole et économique.
Selon le Chef du gouvernement, la rizière présente actuellement une très bonne physionomie, augurant de récoltes satisfaisantes. Sur un potentiel de production estimé à 4 000 tonnes, ce sont près de 2 500 tonnes qui sont attendues pour la campagne en cours. Ces résultats, bien qu’en deçà du plein potentiel, constituent déjà une promesse de soulagement pour les 927 exploitants engagés dans cette activité. Ils traduisent également les efforts entrepris pour moderniser et réhabiliter les infrastructures rizicoles à travers le pays.
Le Premier ministre a d’ailleurs donné des instructions claires au ministre chargé de l’Agriculture : maintenir la dynamique de réhabilitation des plaines rizicoles et accélérer leur récupération afin d’exploiter pleinement leurs potentialités. Cette orientation traduit une vision à long terme : faire du Burkina Faso non seulement un pays autosuffisant en riz, mais aussi un acteur compétitif dans la sous-région.
Les enjeux de ce programme vont bien au-delà des chiffres de production. Le riz, en tant que denrée de consommation courante, joue un rôle central dans l’alimentation des Burkinabè. Augmenter la production locale permet donc de réduire la dépendance aux importations, de stabiliser les prix sur les marchés et de renforcer la résilience des populations face aux crises alimentaires. Pour les producteurs, c’est aussi une opportunité d’améliorer leurs revenus et de valoriser leur savoir-faire dans des conditions plus modernes et productives.
Par ailleurs, la relance du secteur rizicole contribue à dynamiser l’économie rurale. Les activités connexes telles que la transformation, le stockage, la commercialisation et le transport créent de nouvelles opportunités d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes. À moyen terme, cela pourrait renforcer la cohésion sociale et stabiliser des zones vulnérables en offrant des alternatives économiques durables.
Si les défis demeurent nombreux, notamment l’accès aux intrants, la mécanisation et la gestion durable de l’eau, les perspectives ouvertes par le programme rizicole suscitent un réel espoir. Avec des politiques cohérentes, un accompagnement technique adapté et la mobilisation des exploitants, le Burkina Faso peut se doter d’une véritable filière rizicole compétitive et pérenne.
Amen K.