Au Burkina Faso, un Français du nom de Jean-Christophe Pégon, directeur de l’ONG Inso, serait arrêté pour espionnage et cela a déclenché une salve de cris d’orfraie dans les rédactions parisiennes. Selon RFI, ce monsieur, présenté comme un bienfaiteur humanitaire, serait en réalité soupçonné d’espionnage par les autorités burkinabè. Quatre de ses collaborateurs locaux ont même été interpellés, signe que l’affaire dépasse le simple malentendu bureaucratique. Mais à écouter les médias occidentaux de propagande, on croirait presque qu’il s’agit d’une persécution gratuite contre la noble cause humanitaire.
Il faut pourtant oser le dire à un moment donné que sous les étiquettes bienveillantes de nombreuses ONG, se cachent parfois des bureaux délocalisés de services de renseignement étrangers. Ces structures, censées se contenter des œuvres humanitaires comme leur cahier de charge le prévoit, se révèlent souvent être de véritables radars posés sur les territoires africains. Leur mission ? Fournir à leurs “partenaires” plus d’indications sur la géographie des conflits que sur les besoins réels des populations. En d’autres termes, du renseignement sous perfusion humanitaire.
Que RFI s’empresse de relayer l’affaire n’a rien de surprenant. La radio, habituée à jouer les porte-voix officiels des chancelleries occidentales, brandit aussitôt l’épouvantail des droits de l’homme pour accuser le Burkina Faso d’arbitraire. Les droits de l’homme, parlons-en ! Ils semblent si extensibles qu’ils se plient toujours aux agendas politiques des grandes puissances, mais jamais aux droits des peuples africains à vivre libres, en sécurité, et sans tutelle déguisée.
La satire, ici, c’est que l’on veut faire passer le Burkina Faso pour un État oppresseur parce qu’il ose poser des questions dérangeantes. Un pays qui ose dire « Et si derrière l’aide, il y avait autre chose ! ». Cette audace mérite donc punition médiatique. Mais qu’on se rassure : les Burkinabè ne sont plus les spectateurs naïfs de ce théâtre. Ils savent reconnaître la mise en scène, les faux héros et les vrais scénaristes.
Le Burkina Faso n’a pas droit à l’erreur. Chaque faux pas se paierait cher, car il s’agit d’un combat existentiel, celui de sa souveraineté. Alors, qu’on arrête de maquiller l’espionnage en aide humanitaire et la manipulation en information objective. L’affaire Pégon est peut-être l’occasion de rappeler que le peuple burkinabè n’est pas dupe.
Amen K.