Dans un contexte de recomposition géopolitique et de quête de souveraineté nationale, le Burkina Faso engage une bataille décisive : celle de la reprise du contrôle de ses richesses naturelles. Au cœur de cette dynamique, la diplomatie économique devient un levier stratégique pour réorienter l’exploitation des ressources notamment minières au profit du peuple burkinabè.
Pendant des décennies, les richesses du sous-sol burkinabè ont davantage profité à des intérêts étrangers qu’aux populations locales. Or, le gouvernement actuel affiche aujourd’hui une volonté claire, celle de nationaliser les ressources du pays en rééquilibrant les contrats miniers existants et en recherchant de nouveaux partenaires, plus respectueux de la souveraineté nationale.
Cette politique, souvent qualifiée de « audacieuse » marque une rupture assumée avec les logiques de dépendance économique. Elle repose sur deux axes notamment la renégociation des accords conclus avec les multinationales et la diversification des partenariats stratégiques. Dans les faits, cela signifie que les autorités exigent désormais une part plus importante des revenus miniers pour l’État burkinabè, tout en favorisant l’émergence des acteurs nationaux dans le secteur extractif.
Le gouvernement entend aussi faire de cette prise de position un instrument au service du développement local. Les revenus tirés des mines doivent financer l’éducation, la santé, les infrastructures, l’agriculture et l’innovation technologique. Il ne s’agit plus seulement d’extraire l’or, mais de transformer cette richesse en véritable levier de transformation sociale et économique.
Cette démarche s’accompagne également d’une volonté de transparence et de contrôle accru sur les activités minières. La création d’entreprises publiques et de sociétés mixtes est à l’étude, avec pour objectif de renforcer la capacité de l’État à gérer et suivre l’exploitation des ressources.
En prenant le contrôle de ses ressources, le Burkina Faso envoie un message fort : la souveraineté ne se décrète pas, elle se bâtit. Et cette bataille, désormais, se mène sur le terrain économique que sécuritaire.
Amen K.