Au Burkina Faso, la lutte contre le terrorisme a connu, ces derniers mois, une avancée notable. Plusieurs localités autrefois sous contrôle des groupes armés terroristes ont été reconquises par les Forces de défense et de sécurité (FDS), appuyées par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Cette dynamique, saluée par une large frange de la population, redonne espoir à un peuple longtemps meurtri. Mais la libération territoriale, bien qu’essentielle, n’est que la première étape d’un processus complexe. La sécurisation durable de ces zones reste le véritable défi.
Sur le champ de bataille, la détermination doit demeurer totale. Les ennemis du Burkina Faso ne sont pas encore totalement vaincus ; ils se replient, mutent, se réorganisent. L’erreur serait de relâcher l’effort, de croire que l’essentiel a été fait. Chaque mètre de terre récupéré doit être consolidé, chaque localité réoccupée doit être protégée contre toute tentative de retour des groupes armés. Cela nécessite non seulement un déploiement militaire renforcé, mais aussi une stratégie de défense territoriale intelligente et adaptable.
En parallèle, la vigilance de la population est un levier fondamental dans la phase actuelle. Les groupes armés n’opèrent pas sans relais locaux, sans complicités infiltrées. Les populations doivent être en état d’alerte permanent, et collaborer activement avec les forces de défense. Les dispositifs d’alerte communautaire, les réseaux d’information locale et la surveillance citoyenne doivent être renforcés. Il en va de la stabilité des zones libérées.
Par ailleurs, la sécurisation ne peut être uniquement militaire. Elle doit s’accompagner d’un retour effectif de l’État, à travers les services sociaux de base, l’administration, l’école et les structures sanitaires. Ce retour progressif permettra de restaurer la confiance et d’ancrer durablement la présence de l’État dans les territoires.
Le Burkina Faso est à un tournant. Le courage des soldats et des VDP sur le front doit être appuyé par une population mobilisée et solidaire, mais aussi par des politiques publiques audacieuses. La libération des territoires n’a de sens que si elle débouche sur une paix solide, enracinée dans les réalités locales et défendue collectivement. C’est dans la combinaison entre la force militaire, la vigilance populaire et la reconstruction sociale que le Burkina Faso bâtira sa victoire définitive.
Amen K.