Burkina Faso : Transition énergétique, deux années de progrès et d’innovations

Le Burkina Faso connaît, depuis deux ans, une dynamique remarquable dans le secteur énergétique. Dans un contexte de forte demande, de dépendance aux importations et de pression climatique, le pays a entamé une transition énergétique ambitieuse, marquée par des innovations technologiques, des investissements ciblés et des réformes stratégiques.

Dès 2023, le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie nationale d’accès à l’énergie, misant sur une diversification des sources et une plus grande autonomie énergétique. Résultat : plusieurs projets solaires de grande envergure ont vu le jour, comme la centrale solaire de Pâ, mise en service en 2024, avec une capacité de 30 MW, ou encore l’extension de la centrale de Zagtouli.

Le pays s’appuie désormais fortement sur le mix énergétique, avec un accent mis sur les énergies renouvelables. Le solaire, en particulier, est devenu un pilier de la production nationale. En 2025, plus de 25 % de l’électricité produite provient de sources renouvelables, contre 16 % en 2022. Cette évolution s’accompagne d’un déploiement massif de mini-réseaux solaires dans les zones rurales, facilitant l’accès à l’électricité pour des milliers de ménages autrefois non connectés.

Parallèlement, le Burkina Faso innove avec des solutions technologiques adaptées au contexte local, comme les kits solaires domestiques intelligents, permettant une gestion optimisée de l’énergie en milieu rural. Des start-up locales, encouragées par des programmes d’incubation, proposent désormais des solutions de stockage à moindre coût, avec des batteries recyclées ou des matériaux locaux.

Le pays a également renforcé sa coopération sous-régionale, en s’intégrant davantage au Marché régional de l’électricité de la CEDEAO. Cela permet non seulement d’assurer une certaine sécurité énergétique, mais aussi de mieux gérer les fluctuations de la production locale, notamment en période sèche.

Enfin, la réforme du cadre réglementaire a permis d’attirer des partenaires privés et des investisseurs étrangers, donnant un second souffle au secteur. L’Agence burkinabè de l’électrification rurale (ABER) et la SONABEL travaillent désormais en synergie avec des acteurs privés pour accélérer l’électrification du territoire.

Le Burkina Faso, malgré les défis sécuritaires et économiques, pose les jalons d’une transition énergétique réaliste et durable, portée par l’innovation, la volonté politique et une vision à long terme.

Amen K.

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