Le gouvernement malien a adopté, le mercredi 30 juillet 2025, une Charte nationale pour la paix et la réconciliation, dans un contexte toujours marqué par une insécurité persistante, notamment dans les régions du nord et du centre. Ce document constitue une réponse politique aux défis de cohésion, de gouvernance et de souveraineté que le pays affronte depuis plusieurs années.
Présentée en Conseil des ministres par le ministre de la Réconciliation, cette charte est l’aboutissement du Dialogue inter-maliens convoqué par le président de la Transition, le général Assimi Goïta. Ce dialogue, tenu entre février et mai 2024, avait été lancé après la dénonciation officielle de l’Accord d’Alger, jugé inadapté au contexte malien. La charte adoptée entend désormais servir de référence pour toutes les initiatives liées à la paix, à la justice et à la refondation nationale.
Le texte s’appuie sur les valeurs sociétales maliennes, telles que la parenté à plaisanterie, la solidarité, l’honneur, le pardon ou encore la culture du dialogue. Il reconnaît les mécanismes endogènes de résolution des conflits et affirme le rôle central de la justice et des structures traditionnelles dans le processus de réconciliation. L’objectif affiché est de bâtir une nation souveraine, réconciliée et tolérante dans un État refondé.
Sur le plan opérationnel, la Charte identifie plusieurs axes prioritaires : restauration de l’autorité de l’État, sécurisation des zones sensibles, insertion socioéconomique des jeunes, lutte contre la corruption, accès équitable aux services publics, et justice de proximité. Elle prévoit aussi des mécanismes de vulgarisation, de suivi et de révision pour favoriser une appropriation progressive par les communautés.
Ce texte s’inscrit dans une dynamique de recentrage souverainiste, dans un Mali désormais engagé avec ses voisins sahéliens dans la Confédération des États du Sahel. S’il ne suffit pas à lui seul à résoudre la crise sécuritaire, il marque néanmoins une étape clé dans la construction d’une paix durable portée de l’intérieur.
Amen K.