Afrique/Climat : La Révolution Technologique Africaine face à l’Urgence Climatique.

Face aux sécheresses, inondations et pertes agricoles liées au changement climatique, l’Afrique voit émerger une génération d’innovateurs qui misent sur la technologie pour renforcer la résilience du continent. Dans tous les secteurs, des start-up africaines conçoivent des solutions locales, durables et accessibles.

Selon l’Organisation météorologique mondiale, l’Afrique perd chaque année entre 2 % et 5 % de son PIB à cause des effets climatiques. Dans ce contexte alarmant, des entreprises africaines se mobilisent. Au Kenya, SunCulture développe un système d’irrigation solaire intelligent. Au Nigeria, Zenvus utilise l’intelligence artificielle pour mesurer l’humidité des sols et améliorer les pratiques agricoles. Ces innovations permettent de produire mieux avec moins de ressources, en s’adaptant aux nouvelles contraintes climatiques.

Les villes africaines ne sont pas en reste. À Accra, des capteurs urbains couplés à des données satellites permettent de détecter les zones inondables en temps réel. D’autres start-up testent des plateformes basées sur l’IA pour anticiper les risques climatiques et orienter les décisions d’aménagement.

Cette dynamique s’accélère. En 2024, selon Africa: The Big Deal, la climate tech est devenue le premier secteur de financement de la tech africaine, devant la fintech. Sur les six premiers mois de l’année, 325 millions de dollars ont été levés par des start-up vertes, soit 45 % du total du capital-risque en Afrique.

Malgré cet élan, des défis majeurs subsistent. L’innovation se concentre encore dans les hubs technologiques urbains comme Nairobi, Lagos ou Le Cap, alors que les zones rurales, plus exposées, restent à la marge. Le coût des technologies, le manque d’infrastructures numériques et l’insuffisance des données locales freinent leur déploiement à grande échelle.

Pour exploiter pleinement le potentiel de la climate tech, l’Afrique devra renforcer ses compétences locales, structurer les données climatiques et les intégrer dans les politiques publiques. Il s’agit d’un enjeu stratégique : selon la BAD, 277 milliards de dollars par an seront nécessaires d’ici 2030 pour répondre aux besoins d’adaptation du continent.

Amen K.

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