Côte d’Ivoire / Anacarde : la campagne 2025 freinée par des stocks élevés et une demande en berne.

La campagne 2025 de la noix de cajou traverse une zone de turbulence en Afrique de l’Ouest, et la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, n’échappe pas à la tendance. Entre la baisse de la demande asiatique et les incertitudes liées aux droits de douane américains, la commercialisation intérieure tourne au ralenti, suscitant de fortes inquiétudes chez les acteurs de la filière.

Selon le service de conseil en marchés agricoles N’kalô, qui a publié un bulletin d’analyse le 11 juillet dernier, une grande partie des stocks constitués cette année pourrait ne pas trouver preneur avant la fin de la campagne. Pire encore, ces stocks risquent de se retrouver toujours invendus à l’approche de la campagne 2026, une situation qui ferait peser une pression accrue sur les producteurs.

En début d’année, la campagne avait pourtant démarré sur une note optimiste, avec des achats soutenus sur le marché local. Mais la dynamique s’est rapidement essoufflée. En cause, la détérioration progressive de la qualité des noix de cajou brutes (NCB) au moment où les exportations devaient s’accélérer, conjuguée à des facteurs exogènes comme la révision des droits de douane par les États-Unis.

Actuellement, les transactions sont devenues sporadiques, avec des prix bord-champ variant entre 200 et 410 Fcfa/kg, bien en deçà du prix plancher officiel de 425 Fcfa/kg. Le Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) a tenté de dynamiser le marché à travers des opérations de ventes groupées, avec des prix oscillant entre 225 et 425 Fcfa/kg. Toutefois, la qualité des stocks restants, affectée par l’humidité et le manque d’infrastructures de stockage, compromet l’efficacité de ces efforts.

Avec une production nationale attendue à 1,15 million de tonnes en 2025 une hausse de 20 % par rapport à 2024, la filière cajou ivoirienne devra relever plusieurs défis pour écouler ses volumes, éviter une saturation du marché, et préserver les revenus des producteurs.

Amen K.

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