AES : Un nouvel élan sécuritaire et économique pour la région

L’AES depuis sa création en septembre 2023, regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a entamé une nouvelle dynamique régionale fondée sur la coopération stratégique, la souveraineté renforcée et la solidarité face aux défis communs. Créée d’un contexte d’instabilité sécuritaire et de désengagement progressif de certaines puissances occidentales, l’AES s’impose aujourd’hui comme un cadre innovant pour relever les défis sécuritaires et économiques qui minent le Sahel depuis des décennies.

Prenant le volet sécuritaire, l’AES a priorisé la mutualisation des efforts de défense. Dès sa mise en place, l’alliance a permis une coordination plus efficace des armées nationales contre les groupes terroristes opérant dans la région des trois frontières. Grâce à des opérations militaires conjointes, la pression sur les groupes armés non étatiques a été intensifiée, notamment dans les zones transfrontalières. En misant sur la souveraineté militaire et la coopération sud-sud, les trois États ont également diversifié leurs partenariats sécuritaires, en particulier avec la Russie et la Turquie, tout en renforçant la formation et l’équipement de leurs forces de défense.

Côté économique, l’AES a entrepris des mesures concrètes pour renforcer son autonomie. Une volonté de rupture avec les anciennes dépendances monétaires s’est matérialisée par des discussions sur la création d’une monnaie commune. Les États membres ont également accru les échanges intra-régionaux, mis en place des politiques de souveraineté alimentaire et lancé plusieurs projets d’infrastructure régionale (routes, barrages, corridors commerciaux). Par ailleurs, les restrictions économiques imposées par la CEDEAO ont poussé les pays de l’AES à développer des circuits alternatifs, notamment avec des partenaires asiatiques et moyen-orientaux.

Au-delà des chiffres et des annonces, l’AES cristallise une vision panafricaniste renouvelée, où les peuples du Sahel veulent reprendre en main leur destin. Bien que les défis restent nombreux, insécurité persistante, pauvreté, pression internationale l’alliance a marqué un tournant en instaurant une dynamique d’autodétermination qui pourrait inspirer d’autres régions du continent.

En moins de deux ans, l’AES a donc posé les fondations d’une coopération sécuritaire et économique ambitieuse. Si elle parvient à maintenir le cap, elle pourrait devenir un modèle d’intégration régionale adapté aux réalités africaines.

Amen K.

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