Burkina Faso : Nouvelle architecture administrative pour renforcer la présence de l’État.

Le gouvernement burkinabè a adopté, le mercredi 2 juillet 2025, deux décrets majeurs portant changement des dénominations de certaines régions et provinces, ainsi qu’une réorganisation profonde du territoire national. Lors d’une conférence de presse tenue le lendemain, les ministres Émile Zerbo (Administration territoriale) et Gilbert Ouédraogo (Communication), ont apporté des précisions sur les enjeux et la portée de cette réforme.

Selon le ministre Émile Zerbo, cette restructuration territoriale répond avant tout à une nécessité stratégique : renforcer la présence de l’État dans les zones frontalières et mieux faire face aux défis sécuritaires. L’ancien découpage, jugé inadapté, était fondé sur des considérations politiques et économiques. Désormais, la nouvelle carte administrative vise à rapprocher l’administration des citoyens, améliorer l’accès aux services publics, réduire les inégalités régionales et affirmer une identité nationale enracinée dans l’histoire et la culture locales

Concrètement, trois grandes régions ont été subdivisées pour créer quatre nouvelles entités. La région de l’Est donne naissance aux régions du Goulmou, de la Sirba et de la Tapoa. La Boucle du Mouhoun est scindée en Bankui et Sourou, tandis que le Sahel est divisé en Liptako et Soum. Le Burkina Faso compte ainsi désormais 17 régions (contre 13 auparavant) et 47 provinces (contre 45), avec la création de deux nouvelles provinces : Karo-Peli et Dyamongou.

Le gouvernement souligne que cette réforme n’a pas pour but de satisfaire des demandes individualistes, mais répond à des impératifs de sécurité et de gouvernance. Les zones concernées sont majoritairement frontalières et difficilement contrôlables sous l’ancien découpage. Plus de 69 % des participants aux consultations régionales de 2023 avaient d’ailleurs exprimé leur soutien à une réorganisation du territoire.

Le ministre Ouédraogo a insisté sur le fait que cette réforme s’inscrit dans la dynamique de renforcement de l’État amorcée depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022. Il a rappelé que les noms des nouvelles entités, bien qu’en français, sont phonétiquement transcrits dans les langues nationales, pour concilier lisibilité internationale et enracinement local. Cette réforme territoriale marque ainsi une étape stratégique dans la consolidation de l’autorité de l’État et dans la lutte pour la sécurité et la cohésion nationale.

Amen K.

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