Tout récemment, le Sénégal a franchi une étape majeure dans sa transformation numérique avec le lancement officiel de SenTrésor, une plateforme digitale dédiée aux paiements publics. Présidée par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, cette initiative vise à moderniser les flux financiers entre l’État et les citoyens, en simplifiant les démarches administratives et en renforçant la transparence.
Développée par la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT), SenTrésor permet de centraliser les paiements tels que les salaires, aides sociales, bourses et pensions via les services de mobile money. Un réseau d’agents, notamment en zones rurales, identifie les bénéficiaires, collecte les données, vérifie leur éligibilité et les enregistre dans une base sécurisée. Les paiements sont ensuite effectués automatiquement, sans nécessiter de déplacement de la part des bénéficiaires.
Depuis le début de sa phase pilote le 28 mars 2025, plus de 44 000 personnes ont bénéficié de cette plateforme, pour un montant total dépassant 4 milliards de FCFA. Ce succès s’inscrit dans le cadre du Plan de Développement Stratégique de l’Administration du Trésor (PDSAT 2024-2028), qui met l’accent sur la transformation digitale, la sécurité informatique et la confiance numérique.
SenTrésor s’aligne également sur les objectifs de la Vision Sénégal 2050 et du New Deal Technologique, visant à renforcer l’efficacité de l’administration, améliorer l’accès aux services publics et accélérer l’inclusion numérique.
Cependant, des défis subsistent pour une adoption massive de la plateforme, notamment l’accès limité à Internet mobile, la couverture inégale du réseau dans certaines zones rurales et la fracture numérique. Pour y faire face, les autorités prévoient des campagnes de sensibilisation, des partenariats avec les opérateurs de téléphonie mobile et un renforcement des infrastructures numériques dans les zones les plus reculées.
En facilitant les paiements directs de l’État vers les citoyens, SenTrésor devrait contribuer à réduire les coûts administratifs, lutter contre la fraude et favoriser l’inclusion financière, en particulier pour les populations éloignées des circuits bancaires classiques.
Amen K.
