Niger : Prix du ciment, quand le ministère du Commerce exige l’application stricte des mesures prises.

Le Ministre du Commerce et de l’Industrie du Niger, M. Abdoulaye Seydou, a convoqué, le mercredi 21 mai 2025, une rencontre urgente avec les principaux acteurs de la chaîne de production, d’importation et de commercialisation du ciment gris CEM II 32.5. Cette réunion, tenue dans les locaux du ministère, visait à clarifier les raisons du non-respect de la réduction des prix fixée par l’État.

Le ministre a rappelé que cette baisse des prix a été décidée dans un contexte d’urgence humanitaire, après les inondations de 2024 qui ont détruit de nombreux foyers à travers le pays. En réponse, le Chef de l’État, le Général Abdourahamane Tiani, avait signé, le 14 octobre 2024, une ordonnance instaurant un régime fiscal dérogatoire pour faciliter l’accès au ciment. Cette mesure fixe le prix de la tonne de ciment entre 51 000 FCFA et 59 000 FCFA.

Malgré cet allègement fiscal entraînant un manque à gagner de 4 milliards FCFA pour l’État, M. Seydou a regretté que les opérateurs ne jouent pas le jeu. Il a dénoncé des pratiques de surenchère, des détournements de camions vers des marchés extérieurs, ainsi qu’un problème de disponibilité du produit sur le territoire national.

Face à cette situation, le ministre a lancé un appel à la responsabilité sociale des acteurs du secteur. Il leur a demandé de faire preuve de solidarité envers les populations en cette veille de saison pluvieuse, afin de leur permettre d’acheter du ciment à un prix abordable pour reconstruire leurs logements.

Des voix discordantes se sont toutefois fait entendre parmi les participants. Certains dénoncent l’absence de concertation préalable avant la mise en œuvre de cette mesure, ce qui aurait entraîné des pertes sur les stocks achetés avant la baisse des prix. D’autres par contre, plus conciliants, ont confirmé les constats du ministre et ont exhorté leurs collègues à respecter les règles pour éviter des sanctions. Le gouvernement, de son côté, n’exclut pas de prendre des mesures coercitives si les engagements ne sont pas respectés.

Amen K.

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