Confronté à des défis structurels majeurs dans son administration, le Tchad place désormais la transformation numérique au cœur de sa stratégie de modernisation. Déterminé à trouver des solutions concrètes, le gouvernement cherche à renforcer ses partenariats, notamment avec la Banque mondiale.
À l’occasion des Assemblées de printemps à Washington, le 24 avril dernier, le ministre d’État Tahir Hamid Nguilin a échangé avec Michel Rogy, directeur régional de la transformation numérique à la Banque mondiale, ainsi qu’avec Jana Kunicova, directrice sectorielle pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Lors de cette rencontre, le ministre a mis en avant l’urgence de moderniser les régies financières, d’améliorer la connectivité nationale et d’utiliser les technologies numériques pour rendre l’administration plus accessible, performante et transparente.
Parmi les priorités identifiées figurent la numérisation de l’état civil, la digitalisation du système éducatif à travers l’e-learning, ainsi que la promotion de l’innovation locale. Ces ambitions s’inscrivent dans le cadre du Projet d’appui à la transformation numérique, déjà en cours grâce à un financement de la Banque mondiale. Ce programme, lancé il y a six mois, affiche un taux de décaissement de 8 %, salué comme un signe encourageant par les bailleurs.
La Banque mondiale s’est dite prête à intensifier son soutien, au-delà de l’e-procurement, en accompagnant le déploiement d’une plateforme intégrée pour les services publics. Toutefois, des défis persistants freinent la dynamique : connectivité inégale, déficit de compétences numériques et infrastructures encore peu développées.
Selon le dernier rapport « ICT Development Index 2024 » de l’Union internationale des télécommunications, seulement 12,2 % des Tchadiens ont accès à Internet, illustrant une fracture numérique importante entre zones urbaines et rurales. De plus, le pays enregistre un indice de développement numérique faible, avec un score de 0,1194 sur 1.
Dans ce contexte, un accompagnement technique renforcé est indispensable. Le soutien de la Banque mondiale pourrait aider le Tchad à construire un écosystème numérique solide, inclusif et durable, capable de favoriser l’accès aux services publics et de transformer durablement la gouvernance au service des citoyens.
Amen K.