Ghana :  La grande migration, comment le pays transfère ses terres dans le cloud.

Dans les bureaux de la Commission des terres à Accra, les piles de dossiers jaunis et les stylos à encre semblent appartenir à une autre époque. Le ministre Emmanuel Armah-Kofi Buah, lors d’une récente visite, n’a pu que constater l’ampleur du défi : « Neuf dossiers sur dix sont encore traités à la main, comme au siècle dernier », confie-t-il, visiblement déterminé à changer la donne.

Cette somme colossale, destinée à informatiser l’ensemble du système foncier, représente bien plus qu’un simple changement technologique. C’est une transformation profonde de la manière dont les Ghanéens interagissent avec leur patrimoine terrien. Plus besoin de perdre des semaines à chercher un titre de propriété – une simple connexion internet suffira désormais.

souligne les multiples bénéfices attendus. « Quand chaque parcelle aura sa fiche numérique, les fraudes deviendront plus difficiles à commettre », explique un expert de l’organisation. Les notaires, les agriculteurs et les promoteurs immobiliers pourront travailler sur des bases plus équitables, tandis que l’État verra ses recettes augmenter mécaniquement.

Comme le rappelle un rapport de la FAO, « les systèmes informatiques sont comme des routes invisibles : tout le monde en bénéficie, mais personne ne veut payer leur entretien ». Le Ghana devra trouver un équilibre délicat entre innovation et pérennité, entre rapidité de mise en œuvre et qualité des solutions.

Alors que le ministère de l’Éducation révise sa politique technologique, une génération entière se prépare à vivre dans un Ghana connecté. Les enfants qui apprennent aujourd’hui à coder seront peut-être demain les gardiens de ce nouveau système foncier numérique.

En passant des registres poussiéreux aux bases de données modernes, le Ghana ne modernise pas seulement son administration – il réinvente le lien entre ses citoyens et leur terre. Reste à convaincre les bailleurs de fonds que cet investissement vaut bien quelques millions de dollars… et beaucoup d’encre… numérique cette fois.

Amen K.

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