AES : Lancement une taxe commune pour affirmer son indépendance économique

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont instauré une nouvelle taxe de 0,5 % sur les importations en provenance de pays extérieurs à leur alliance. Baptisée « Prélèvement Confédéral » (PC-AES), cette mesure, adoptée le 28 mars 2025, doit servir à financer les projets communs des trois nations.

Selon les autorités maliennes, cette taxe sera prélevée par les douanes de chaque pays avant d’être centralisée sur un compte dédié. Certaines marchandises, comme les produits locaux, l’aide humanitaire ou les biens diplomatiques, en seront exemptées. Pour rassurer sur la gestion des fonds, des audits annuels et des rapports publics sont prévus.

Cette décision marque une nouvelle étape dans la consolidation de l’AES, créée après le retrait des trois pays de la CEDEAO en janvier 2025. Malgré cette sortie, ils continuent provisoirement de bénéficier des avantages commerciaux de l’organisation ouest-africaine, notamment la libre circulation des biens et des personnes.

Les trois États restent cependant économiquement liés à leurs anciens partenaires. Fin 2024, la CEDEAO et l’UEMOA représentaient encore près du quart des importations maliennes et burkinabées. Le Niger, frappé par des sanctions après le coup d’État de 2023, a vu ses échanges régionaux fortement ralentis.

Si cette taxe vise à renforcer l’autonomie financière de l’AES, son impact sur des économies encore dépendantes des échanges ouest-africains reste incertain. Un pari audacieux, alors que la région tente de concilier souveraineté et réalités commerciales.

Amen K.

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