Un avertissement sérieux émane d’un ancien cadre influent de la Confédération Africaine de Football (CAF). Junior Binyam, ex-directeur de la Communication de l’instance continentale, tire la sonnette d’alarme : la tradition biennale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) serait gravement menacée par les nouvelles orientations de la FIFA.
Lors d’une récente émission diffusée depuis le Cameroun, l’ancien responsable a exposé une analyse sans concession. La création par la FIFA d’une Coupe du Monde des Clubs élargie à 32 formations, dont la première édition se tiendra du 15 juin au 13 juillet 2025, viendrait bouleverser l’équilibre précaire du football africain.
« Actuellement, le calendrier devient ingérable. La CAN bisannuelle dérange clairement la FIFA et les fédérations européennes », a-t-il déclaré, soulignant l’isolement croissant de la CAF sur l’échiquier footballistique mondial.
Le diagnostic de Binyam est sans appel : sans sa compétition reine organisée tous les deux ans, la CAF risquerait tout simplement de disparaître. « Contrairement à l’UEFA qui s’appuie sur ses riches championnats clubs, notre confédération dépend essentiellement des revenus générés par la CAN », explique-t-il.
L’ancien dirigeant rappelle amèrement qu’à l’époque où l’Afrique bénéficiait d’une réelle influence au sein de la FIFA, de telles décisions unilatérales n’auraient pu voir le jour. Aujourd’hui, le risque d’une CAN quadriennale se profile, ce qui, selon lui, signerait l’arrêt de mort économique de l’institution continentale.
Face à ce scénario catastrophe, Binyam appelle à une prise de conscience collective. « Nous bricolons encore pour maintenir le statu quo, mais sans réaction forte, nous nous dirigeons vers une marginalisation irréversible », prévient-il.
Ce cri d’alarme intervient alors que le football africain doit faire face à de multiples défis : compétitions saturées, influence croissante des clubs européens, et maintenant cette nouvelle compétition mondiale qui grignote le peu de marge de manœuvre restante. La prochaine décennie pourrait bien déterminer si le football africain parviendra à préserver son identité et son indépendance.
Amen K.