Afrique / IBM : Un retrait stratégique pour un nouveau modèle opérationnel.

Le marché numérique africain, qui devrait représenter 5,2 % du PIB du continent d’ici 2025, attire de nombreux acteurs technologiques. Cependant, IBM, géant américain de l’informatique, a annoncé son retrait stratégique du Nigeria, du Ghana et de 34 autres marchés africains à partir du 1er avril. Ses activités régionales seront transférées à MIBB, une filiale de Midis Group, un conglomérat spécialisé dans les technologies en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

Dans un communiqué, IBM a affirmé que ce repositionnement ne signifiait pas un désengagement de l’Afrique. « IBM reste déterminé à innover et à investir sur le continent, notamment dans l’intelligence artificielle et le cloud hybride, pour soutenir le succès de ses clients », a déclaré l’entreprise. Ce nouveau modèle opérationnel vise à optimiser ses activités tout en maintenant une présence via MIBB, qui gérera les opérations locales, l’assistance client et la commercialisation des produits IBM.

Présent au Nigeria depuis plus de 50 ans, IBM a joué un rôle clé dans le développement technologique du continent, fournissant des services d’infrastructure et de conseil à des secteurs vitaux comme la banque, les télécommunications, le pétrole et le gaz. Cependant, face à la concurrence accrue de Dell et Huawei, ainsi qu’à des défis financiers mondiaux, l’entreprise a décidé de restructurer ses activités. En 2024, IBM a enregistré une baisse de 2 % dans le secteur du conseil et de 8 % dans les infrastructures, malgré une croissance globale de 1 % de son chiffre d’affaires, portée par une hausse de 10 % des ventes de logiciels.

Ce retrait intervient dans un contexte où l’adoption du cloud connaît une croissance rapide en Afrique. Selon une étude commandée par AWS, l’utilisation du cloud au Nigeria pourrait tripler d’ici 2033, contribuant à hauteur de 30 200 milliards de dollars à l’économie du pays. Bien que ce secteur prometteur offre des opportunités, IBM a choisi de se recentrer sur ses forces tout en s’appuyant sur MIBB pour maintenir son influence en Afrique.

Ce partenariat pourrait stimuler l’innovation technologique sur le continent, tout en permettant à IBM de se concentrer sur ses priorités stratégiques mondiales.

Amen K.

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