À peine investi, Donald Trump a signé près de 100 décrets présidentiels pour marquer son retour à la Maison-Blanche. Parmi ces mesures, plusieurs visent à revenir sur les politiques de son prédécesseur, Joe Biden. Cependant, leur mise en application pourrait s’avérer complexe, voire impossible.
Parmi les décisions les plus controversées, le décret remettant en cause le droit du sol, qualifié de « ridicule » par Trump, se heurte à des obstacles juridiques majeurs. Le 14e amendement de la Constitution américaine garantit la citoyenneté aux personnes nées sur le sol américain, quelle que soit la situation de leurs parents. Or, une telle disposition ne peut être modifiée par un simple décret présidentiel. Il faudrait une révision constitutionnelle, impliquant l’approbation des deux chambres du Congrès et la ratification par 38 des 50 États, un processus long et incertain.
Autre initiative phare : le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Trump accuse l’organisation d’être sous influence chinoise. Toutefois, cette décision ne prendra effet qu’après un délai d’un an, et à condition que les États-Unis soient à jour de leurs contributions financières. Joe Biden avait déjà bloqué un précédent retrait en 2020. Cette fois, la procédure pourrait aboutir en 2026, sauf si une nouvelle administration décide de l’annuler.
Le retour de Trump marque également une volonté de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Ce processus nécessite un délai d’un an après notification officielle. Lors de son premier mandat, Trump avait initié ce retrait, avant que Biden ne réintègre l’accord. Si la nouvelle procédure suit son cours, le pays pourrait se désengager définitivement en 2026.
Sur le plan économique, Trump a signé un décret visant à supprimer la taxe sur les pourboires. Cependant, cette mesure relève de la compétence du Congrès, qui devra examiner et voter toute modification fiscale. Sans l’aval du législatif, cette annonce reste symbolique.
En signant ces nombreux décrets dès son premier jour, Donald Trump a voulu afficher sa détermination à rompre avec l’ère Biden. Toutefois, la mise en œuvre de ces décisions nécessitera du temps, des négociations et pourrait être freinée par des batailles juridiques et politiques prolongées.
Amen K.