La 66e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenue ce dimanche à Abuja, au Nigéria, dans un contexte de tensions croissantes avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le retrait des pays membres de l’AES constitue une véritable crise pour une organisation qui prône l’intégration, mais semble aujourd’hui en avoir perdu la vision.
Lors de cette session, la CEDEAO a exprimé son désir de voir les pays de l’AES revenir dans son giron. Elle a fixé un délai de six mois pour que ces derniers revoient leur décision. Cependant, cette démarche, qui ressemble plus à une supplique qu’à une initiative résolue, met en lumière l’affaiblissement de l’organisation sous-régionale.
Plutôt que de s’engager dans un dialogue réel et sincère avec les pays de l’AES pour comprendre les raisons de leur retrait, la CEDEAO persiste dans une logique d’autorité mal placée. Cette position reflète une déconnexion évidente entre les dirigeants de la communauté et les aspirations des populations ouest-africaines. Les dissensions internes, exacerbées par l’ingérence étrangère et les agendas divergents, nuisent gravement à la crédibilité de la CEDEAO.
Pour espérer un réel changement, l’organisation doit revenir à ses fondamentaux : favoriser l’intégration économique, garantir la sécurité collective et défendre les intérêts des populations. Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’en mettant un terme à l’ingérence des puissances étrangères et en respectant les souverainetés nationales.
Les peuples ouest-africains attendent des actions concrètes pour améliorer leur quotidien et non des querelles de pouvoir ou des injonctions superficielles. Il est temps que la CEDEAO prenne conscience des conséquences économiques, politiques et sociales de ses choix et s’emploie à restaurer la confiance des États membres.
En adoptant une posture d’humilité et de responsabilité, la CEDEAO pourrait réaffirmer son rôle de moteur de l’intégration régionale et garantir un avenir prospère pour tous ses membres. L’heure n’est plus à des discours éloignés de la réalité, mais à des actions concrètes qui répondent aux aspirations des citoyens ouest-africains.
Amen K.