Manifestations dans la capitale N’Djamena sont survenues ce jeudi dans la matinée. De nombreux morts signalés suite à des revendications marquant la fin des 18 mois de la transition au Tchad.
Ces affrontements se déroulent après la prolongation pour deux ans de la transition au Tchad qui devait s’achever ce jeudi 20 octobre. Mais fin septembre, Mahamat Idriss Déby Itno a finalement été maintenu Président jusqu’à des élections libres et démocratiques, censées se tenir à l’issue d’une deuxième période de transition et auxquelles M. Déby pourra se présenter.
La manifestation dite Pacifique du Parti Politique Altakhadoum ainsi que de certaines Organisations de la Société Civile, est strictement interdite par le du ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Daoud Yaya Brahim.
L’opposant tchadien Tollimi Abakar, leader du Conseil National de la Résistance pour la Démocratie a indiqué que le Tchad vit une situation de chaos général ce jeudi où des manifestants ont été visés par balles réelles. Plusieurs personnes ont déjà perdu la vie et cette réaction disproportionnée est inacceptable. La communauté internationale doit réagir.
La France a brisé le silence radio sur les manifestations. Via un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a fait état d’utilisation d’armes létales contre les manifestants et a exprimé sa condamnation.
« La France ne joue aucun rôle dans ces événements, qui relèvent strictement de la politique intérieure du Tchad. Les fausses informations sur une prétendue implication de la France n’ont aucun fondement », a souligné le Quai d’Orsay.
Pour rappel, plusieurs partis politiques et coalitions de la société civile ont appelé à des manifestations le 20 octobre au Tchad pour protester contre la prolongation de la période de transition à deux ans.
Ces derniers exigent du président de la transition Mahamat Idriss Déby de remettre le pouvoir à un civil – conformément à sa promesse – au terme d’une transition de 18 mois, qui prend fin ce jeudi 20 octobre.
La Fédération internationale pour les droits humains et ses ligues au Tchad appellent à un « arrêt immédiat de la répression violente des manifestations ». La FIDH observe qu’il y a, outre à N’Djamena, des manifestations à Sarh, Doba, Kourma, Abéché et Moundou, la deuxième ville du pays, dans le sud.
L’Union européenne invite les parties concernées à poursuivre dans la voie du dialogue et à s’abstenir de tout acte de violence. Dans son communiqué, l’UE tient à rappeler son attachement à l’exercice des libertés publiques.
Ashraf N.