Le Président guinéen, par l’intermédiaire de son fils et Vice-Président Teodoro Nguema Obiang Mangue, a annoncé une opération visant à nettoyer les rues du pays, et montrer le droit chemin aux jeunes délinquants des gangs. L’homme de 80 ans, qui dirige la Guinée équatoriale d’une main de fer depuis plus de 43 années, a ordonné le déploiement de 800 policiers et la mise en place d’un couvre-feu de 22h00 à 6h00 jusqu’à la fin de l’opération. Des milliers de jeunes hommes ont été arrêtés sans discernement à travers le pays, ouvrant la porte à de nombreuses violations des droits humains dans les centres d’emprisonnement.
Le problème c’est qu’ils ont arrêté tout le monde, même des jeunes hommes innocents, pour les mettre en prison. Sous couvert de lutte contre la criminalité, les autorités détiennent de façon arbitraire des jeunes, dont un grand nombre sont torturés, maltraités ou perdent la vie, ou sont soumis à une disparition forcée. C’est le cas du jeune Rubén, qui a été arrêté en même temps qu’un groupe de jeunes qui s’étaient rassemblés dans le secteur de Campo-Yaunde, à Malabo, la capitale du pays. Les autorités avaient qualifié ces jeunes de criminels. Rubén est mort en détention. La famille a récupéré son corps et un rapport médical indiquant que Rubén avait souffert de problèmes respiratoires et d’anorexie, entre autres problèmes de santé. La famille soutient que Rubén ne souffrait pas de problèmes de santé au moment de son arrestation.
C’est ce qui a amené Amnesty International a dénoncé par ailleurs un cycle constant de violation des droits de l’Homme dans le pays. L’année dernière, le gouvernement avait déjà mené une opération spéciale à l’encontre des migrants. Le gouvernement passe ainsi d’opération en opération en ciblant certaines catégories de la population, qui sont ensuite arrêtées pour des motifs fallacieux.
Les autorités de la Guinée équatoriale doivent de toute urgence donner des informations transparentes sur les cas de mort en détention, de torture et d’autres mauvais traitements et veiller à ce que les délinquants présumés soient traduits en justice dans le cadre de procès équitables.
Le pays connaît de nombreuses violations des droits de l’homme notamment des disparitions forcées par le gouvernement, des actes de torture et des traitements inhumains. bien que la Constitution équatoguinéene affirme qu’il s’agisse d’une république multipartite le Président Obiang est au pouvoir depuis un coup d’État militaire en 1979. Les élections ne sont considérées d’ailleurs ni transparentes ni libres.
Malgré la richesse de la Guinée équatoriale en gaz et pétrole, la grande majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté et le taux de mortalité infantile n’a cessé d’augmenter.
Clément Y.