Les candidats en lice pour l’élection présidentielle de février 2023 et les partis politiques ont signé un accord national de paix à Abuja le jeudi dernier.
Cet accord vise à engager les partis politiques, les candidats et leurs partisans à mener leurs campagnes pacifiquement, sans appartenance ethnique, religieuse et à se garder de tous discours de haine qui pourraient compromettre les prochaines élections.
Cette signature est intervenue sur l’initiative du Comité National de la Paix, dirigé par l’ancien Chef de l’Etat, le Général Abdulsalami Abubakar.
Afin de donner un caractère solennel à cet évènement, le Général Abdulsalami Abubakar a appelé les 18 partis politiques à la présidence et leurs porte-parole à s’engager dans des campagnes axées sur les problèmes car les fausses nouvelles et la désinformation créent déjà un environnement toxique qui est susceptible de menacer le déroulement pacifique des élections générales de 2023.
Le candidat du parti All Progressives Congress au pouvoir, Bola Tinubu, était absent à la rencontre. Son absence a suscité des interrogations et polémiques dans le pays. Tinubu a été remplacé par son candidat à la vice-présidence, Kashim Shettima.
La deuxième phase de la signature de l’accord de paix aura lieu en janvier 2023 peu avec les élections générales.
Au total, 18 candidats à la présidence sont en lice, dont une femme. Le scrutin doit avoir lieu le 25 février. La campagne qui s’est ouverte officiellement mercredi durera cinq mois, ce qui, selon des analystes, pourrait accentuer les batailles internes au sein des partis et aggraver les divisions dans ce pays déjà extrêmement polarisé entre un nord musulman et un sud chrétien.
Le prochain Président, qui remplacera Muhammadu Buhari après ses deux mandats, prendra les rênes d’un face à d’immenses défis.
Le Nigeria traverse une grave crise économique depuis la pandémie de coronavirus, puis l’offensive russe en Ukraine, qui ont fait exploser les prix des produits alimentaires et du carburant, alors que la production pétrolière du pays ne cesse de décliner
Outre ce marasme économique, l’insécurité y est quasi généralisée. Chaque jour, le pays est meurtri par des violences perpétrées par des groupes criminels et jihadistes, et les autorités, accusées d’être parmi les plus corrompues au monde, sont incapables de les endiguer.
Karim Abdoul