Des voix s’élèvent à Bangui dans la capitale Centrafricaine pour demander la tenue d’un referendum pour modifier la constitution adoptée en 2016 et qui limite à deux, le nombre de mandats présidentiels.
Prenant en compte la demande de la population, le Président Faustin-Archange Touadéra, a affirmé dans son message à la nation à l’occasion des 62ème anniversaire de l’indépendance : « je voudrais réaffirmer ma volonté de respecter la constitution et la volonté du peuple souverain, comme j’ai eu à le réaffirmer en certains circonstances. Je ne ferai rien sans la volonté du peuple détenteur de la souveraineté nationale. Nous voulons prouver que nous sommes un peuple qui sait d’où il vient, un peuple qui sait où il va, un peuple qui sait ce qu’il veut. »
« Notre Constitution énonce de manière péremptoire que la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce soit par voie de referendum, soit par l’intermédiaire de ses représentants ! Il appartiendra au Gouvernement d’en aviser et de donner suite à la demande de l’Assemblée nationale, je veux dire, à votre demande », a-t-il ajouté.
Et selon le Chef de l’État, ce que veut le peuple Centrafricain, c’est un référendum constitutionnel : « depuis le dialogue républicain, en mars dernier, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger la révision », selon lui. « Notre corpus juridique n’est pas immuable. Il doit s’adapter aux évolutions sociales, politiques, techniques et environnementales tant nationales qu’internationales », estime-t-il encore. « La représentation nationale s’est montrée sensible aux aspirations profondes du peuple manifestées à travers des pétitions et marches de soutien », c’est donc pour cela que l’Assemblée « a demandé au gouvernement de déclencher la procédure du référendum ».
Serge Ghislain Djorie, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, justifie cette révision de la constitution : « il ne faut, en aucun cas, mentionner le terme transition dans une constitution. Il faut que l’on soit honnête envers nous-même et envers le reste du monde. Quand il y’a eu une erreur matérielle, il faut s’asseoir tranquillement, dire que l’on a pêché et corriger. »
Autre point de son discours : Faustin-Archange Touadéra a mis en avant l’adoption de la loi sur les cryptomonnaies, une « opportunité inouïe » pour le pays selon lui, et la récente levée de l’embargo de l’ONU sur les armes à destination de l’armée, qui constituait selon lui « une prise en otage » du pays. Il a nommément remercié certains pays et dirigeants amis, les troupes de la Minusca et les « forces bilatérales » russes et rwandaises.
Faustin Archange Touadéra est arrivé au pouvoir en 2016, à la tête d’un pays déchiré entre les rébellions et conflits communautaires.
Il a également occupé le poste de premier ministre entre 2008 et 2013.
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